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Critique Droit d'auteur

Abolir le droit d'auteur ?!?

Voici un billet intéressant du groupe suisse IP Watch intitulé : L’UE débat du droit d’auteur, de l’accès aux œuvres et des artistes dans le contexte de l’ère numérique  :

« Le droit d’auteur devrait être aboli car il nuit à la diversité culturelle », a-t-on entendu lors d’une conférence à Bruxelles.

Selon l’universitaire hollandais Joost Smiers, auteur du livre Imagine! No Copyright, les lois modernes sur la propriété intellectuelle ont permis à un nombre restreint d’entreprises puissantes d’exercer sur les médias de masse un contrôle mettant en péril la démocratie.

M. Smiers soutient que le droit d’auteur a été inventé en premier lieu pour protéger les investissements faits par Hollywood, les grandes maisons de disques et les géants des médias, alors que la grande majorité des artistes n’en retire quasiment aucun bénéfice.

L’universitaire appelle à une double attaque contre ce qu’il nomme les « conglomérats de la culture », comme les empires de l’édition et de la radiodiffusion bâtis par Rupert Murdoch et le premier ministre italien Silvio Berlusconi, ou encore l’industrie du divertissement sur laquelle règne Walt Disney.

Une telle attaque consisterait à se débarrasser du droit d’auteur et à invoquer les lois anti-trust pour que les industries concernées ne soient plus concentrées entre les mains d’un si petit nombre de dirigeants. M. Smiers a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies proclame le droit de tous les individus à communiquer et à participer à la culture.

« Ce droit n’est pas uniquement celui des PDG d’un petit nombre d’entreprises », a-t-il ajouté.

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Art contemporain Conférence CultureLibre.ca Montréal

Colloque Culture Libre, BNL MTL 2009

BNL MTL 2009
Nous tennons à vous inviter personnellement au Colloque de la Biennale d’art contemporain de Montréal dont le thème cet année est la Culture Libre, qui débutera ce samedi à 10h et dimanche à partir de 13h. Entrée libre, bien sûr !

Au sein d’une société libre et démocratique, la « culture libre » constitue un système équitable pour la consommation mais aussi la création d’œuvres de l’esprit. Le programme de ce colloque vise à explorer et éventuellement tisser des liens entre les enjeux de la culture libre et ceux de l’art contemporain. Chercheurs et artistes seront conviés à présenter leur projet et à discuter de la portée de la notion de culture libre sur leur démarche.

Juste avant cet événement d’envergure, il y a le colloque international Histoires et archives 2009 du groupe de recherche NT2, du 30 avril au 2 mai. Il s’agit d’un événement distinct organisé en collaboration avec Colloque Culture Libre de la BNL MTL 09.

Tous ces événements ont lieu à l’Agora Hydro-Québec du Coeur des Sciences de l’UQAM, 175 avenue Président-Kennedy. Donc, de jeudi à dimanche, nous avons non pas un, mais deux programmes riches en perspectives!!

Par ailleurs, pour en savoir plus sur la Culture Libre, prière de visiter notre définition.

L’animateur du Colloque Culture Libre de la BNL MTL 09,
Olivier Charbonneau
Bibliothécaire professionnel / Associate Librarian
Université Concordia
www.culturelibre.ca

Contenu culturel Crimes Jugement

Dommages et intérêts statutaires

Un article intéressant vient de paraitre concernant les dommages et intérêts statutaires dans les causes en justice en droit d’auteur, qui prétend que les cours de justice n’ont pas pu établir une jurisprudence adéquate pour établir des lignes directrices en cas de violation des droits d’auteur :

Statutory Damages in Copyright Law: A Remedy in Need of Reform
Pamela Samuelson, UC Berkeley School of Law

Tara Wheatland, University of California, Berkeley – School of Law
Abstract:
U.S. copyright law gives successful plaintiffs who promptly registered their works the ability to elect to receive an award of statutory damages, which can be granted in any amount between $750 and $150,000 per infringed work. This provision gives scant guidance about where in that range awards should be made, other than to say that the award should be in amount the court « considers just, » and that the upper end of the spectrum, from $30,000 to $150,000 per infringed work, is reserved for awards against « willful » infringers. Courts have largely failed to develop a jurisprudence to guide decision-making about compensatory statutory damage awards in ordinary infringement cases or about strong deterrent or punitive damage awards in willful infringement cases. As a result, awards of statutory damages are frequently arbitrary, inconsistent, unprincipled, and sometimes grossly excessive.

This Article argues that such awards are not only inconsistent with Congressional intent in establishing the statutory damage regime, but also with principles of due process articulated in the Supreme Court’s jurisprudence on punitive damage awards. Drawing upon some cases in which statutory damage awards have been consistent with Congressional intent and with the due process jurisprudence, this Article articulates principles upon which a sound jurisprudence for copyright statutory damage awards could be built. Nevertheless, legislative reform of the U.S. statutory damage rules may be desirable.

Assez paradoxal comme article, puisque les quatre responsables du site d’échange de liens vers du contenu The Pirate Bay viennent d’écoper d’un an de prison chaque et des millions de dollars de dommages et intérêts.

France Internet Loi ou règlement Réforme

Téléchargement – la France recule

Selon le site de l’Assemblée nationale de France, la Commission Mixte Paritaire a rejetée le Projet de loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet le 9 avril dernier.

Entre autres dispositions, ce texte visait à sévir contre le téléchargement dit illégal mais certainement inéquitable de musique et films par Internet. S’il avait été édicté, ce texte aurait créer un régime où les internautes ayant des pratiques de téléchargement douteuses auraient reçu des missives d’avertissement de la part des fournisseurs d’accès à Internet. S’ils leurs pratiques ne changeaient pas, leur accès à Internet aurait été coupé et ces internautes fautifs auraient eu à payer des frais (quoi que cette disposition fut renversée le 2 avril dernier). Une « Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet » (HADOPI) aurait été chargée de s’assurer que ces Internautes ne puissent pas s’abonner à un autre service Internet pour la durée de leur sanction.

Voici le résumé du texte original tel que diffusé sur le site de l’Assemblée nationale:

Extrait du compte rendu du Conseil des ministres du 18/06/08

La ministre de la culture et de la communication a présenté un projet de loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet.

Ce projet de loi répond à une situation d’urgence, l’économie du secteur culturel et le renouvellement de la création se trouvant menacés par le pillage grandissant des oeuvres sur les réseaux numériques. Il s’appuie sur les accords de l’Élysée signés le 23 novembre 2007 entre 47 organisations et entreprises de la musique, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’Internet.

Ces accords prennent en compte les intérêts de l’ensemble des parties. Les industries culturelles se sont engagées à améliorer l’offre légale en mettant plus rapidement les films à disposition sur Internet et en retirant les dispositifs techniques de protection bloquants des productions musicales françaises. Ces engagements seront directement mis en oeuvre par les parties aux accords de l’Élysée.

Le volet des accords concernant la lutte contre le piratage nécessite pour sa part, pour être mis en oeuvre, l’intervention du législateur. Tel est l’objet du projet de loi, conçu de manière à garantir l’équilibre des droits de chacun : le droit de propriété et le droit moral des créateurs, d’une part, la protection de la vie privée des internautes, d’autre part.

Une Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet, dont l’indépendance et l’impartialité seront garanties, sera chargée de veiller à la prévention et, éventuellement, à la sanction du piratage des oeuvres. Elle assurera également la régulation des mesures techniques de protection et d’identification des oeuvres sous droits.

Au sein de cette Haute Autorité, c’est la commission de protection des droits, exclusivement composée de hauts magistrats, qui prendra les mesures pour prévenir et sanctionner le piratage.

Le premier avertissement délivré par cette commission prendra la forme d’un message électronique et le second d’une lettre recommandée, de façon à s’assurer que l’abonné a bien pris connaissance du comportement qui lui est reproché.

Si les manquements persistent en dépit de ces deux avertissements, l’internaute s’exposera à une sanction consistant en une suspension de l’abonnement Internet pour une durée de trois mois à un an. La commission pourra toutefois lui proposer une transaction comportant une réduction de la durée de la suspension.

En outre, la commission de protection des droits pourra, en fonction de l’usage, notamment professionnel, qui est fait de l’accès au service de communication, recourir à une sanction alternative à la suspension, sous la forme d’une injonction délivrée à l’abonné de prendre des mesures de nature à prévenir le renouvellement du manquement et à lui en rendre compte, le cas échéant sous astreinte.

La mission de la commission n’est pas d’assurer une surveillance générale des réseaux numériques ou des fournisseurs d’accès Internet ; elle agira exclusivement sur saisine, pour le compte des ayants droit dont les oeuvres auront été piratées, des agents assermentés des organismes de défense professionnelle et des sociétés de perception et de répartition des droits. Les sanctions prononcées pourront faire l’objet d’un recours contentieux devant le juge judiciaire.

Le projet de loi améliore par ailleurs la procédure judiciaire existante en permettant au tribunal de grande instance d’ordonner, à la demande des titulaires de droits sur les oeuvres protégées, des mesures de suspension, de retrait ou de filtrage des contenus portant atteinte à un droit d’auteur ou un droit voisin. Ces nouvelles modalités, qui prévoient notamment une procédure en la forme des référés, se substitueront à la procédure inspirée de la saisie contrefaçon instaurée en matière de services de communication en ligne par la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique.

Lire aussi le texte de l‘Agance France Presse dans les pages du quotidien montréalais Le Devoir du 10 avril dernier.

Le gouvernement promet de nouveaux débats à partir du 28 avril 2009. Le gouvernement fait la promotion du site d’information (sic) http://www.jaimelesartistes.fr/.

Plusieurs groupes s’opposent à cette initiative, dont l’association Le Quadrature du Net, puisque (entre autres) ce projet de loi permet à des corporations d’examiner les actions d’individus dans Internet puis d’imposer des sanctions assimilables à des peines criminelles.

Par ailleurs, bloquer l’accès à Internet semble brimer des droits fondamentaux, dont le droit à l’éducation, selon le rapport Lambrinidis déposé au Parlement Européen. Cette résolution parlementaire vise le texte français, sans toutefois avoir un impact législatif sur celui-ci. Voici les premiers paragraphes de l’exposé des motifs :

Les droits fondamentaux sur Internet – à la fois renforcés et menacés

Nous vivons à une époque où chacun recherche l’accès le plus large possible à nos données électroniques privées, y compris les pouvoirs publics, la police, les sociétés privées et même les auteurs de crimes ou de délits. Internet en particulier fournit des détails jusqu’à présent impensables concernant notre vie privée: d’un simple clic sur un site, on obtient des données susceptibles d’être utilisées, parfois de façon abusive, par les services de renseignement ou des « voleurs d’identité ».

Les législateurs sont donc confrontés à la tâche urgente de garantir la protection du droit fondamental à la vie privée. C’est également l’un des plus grands défis éthiques, juridiques, technologiques et politiques auxquels nos sociétés aient été confrontées.

Il est clair pour chacun qu’Internet peut être un instrument servant à renforcer nos droits fondamentaux en nous émancipant grâce à des informations illimitées et en nous reliant à des individus et à des communautés dans le monde entier. Nous sommes peut-être moins conscients du fait qu’Internet met gravement en danger nos droits fondamentaux, nous exposant potentiellement à une surveillance pernicieuse, tout en servant d’instrument aux auteurs de délits et même aux terroristes. Nous voyons encore moins comment réglementer Internet de façon à nous permettre d’en tirer les bénéfices tout en en limitant les très réels et graves dangers d’une utilisation abusive. La complexité de cette tâche tient à la nature même d’Internet – un réseau décentralisé, activé par les utilisateurs, n’étant soumis au contrôle d’aucun gouvernement et transcendant pratiquement toutes les frontières.

Au Canada, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), organisme fédéral chargé de réglementer les ondes, lança une consultation publique le 15 mai 2008 au sujet des nouveaux médias (Avis public de radiodiffusion CRTC 2008-44) tirée de son Initiative sur les nouveaux médias. La finalité de ces audiences est encore incertaine.

Accès libre États-Unis Gouvernements Rapport et étude

Top 10 documents gouvernementaux

Le Center for Democracy & Technology (CDT) et OpenTheGovernment.org annoncent le lancement d’un rapport qui recense les 10 catégories de documents les plus demandés provenants du gouvernement des USA. Intitulée, “Show Us The Data: The Most Wanted Government Documents” (PDF, 32 p, en), ce document indique que les 10 documents sont comme suit:

1. All Congressional Research Service Reports
2. Information about the use of TARP and bailout funds
3. Open and accessible federal court documents through the PACER system
4. Current federal contractor projects
5. Court settlements involving federal agencies
6. Access to comprehensive information about legislation and congressional actions via THOMAS or public access to Legislative Information Service
7. Online access to electronic campaign disclosures
8. Daily schedules of the president and cabinet officials
9. Personal financial disclosures from policymakers across government
10. State Medicaid plans and waivers.

Voir aussi le billet diffusé sur le site d’ARMA International, une association international de professionnels de l’information.

Merci à Catherine Roy pour le tuyau!

Francophonie Jeux vidéos Loi ou règlement Québec

Jouez en français au Québec

à compter du 1er avril prochain, l’Office québécois de la langue française imposera des règles sur la diffusion des jeux vidéos au Québec. En effet, si une version française existe dans le monde, elle devra l’être au Québec.

Depuis le 10 septembre 2007, l’OQLF et l’Association canadienne du logiciel de divertissement ont lancé un projet sur le sujet, comme le précise cet article tiré des archives du quotidien montréalais Le Devoir (17 août 2007).

De plus, l’initiative comporte d’autres aspects forts intéressants. On connait bien l’OQLF pour son dictionnaire multilingue www.granddictionnaire.com, particulièrement utile pour les néologismes technologiques. Et bien, voici que l’agence du gouvernement québécois propose une terminologie pour assister à la traduction de jeux.

Aussi, le site d’actualité technologiques Branchez-Vous propose maintenant un portail d’information sur les jeux en français : http://jouezenfrancais.branchez-vous.com/, un complément à son portail www.jouez.com (http://jouez.branchez-vous.com/).

Pour plus de détails, visitez www.oqlf.gouv.qc.ca/jeuxvideo.

Bibliographie Critique Web 2.0

Et si Internet tue la culture ?

C’est justement la question à laquelle Andrew Keen tente de répondre dans son essai Le culte de l’am@teur : Comment Internet tue notre culture, traduit de l’américain par Jacques-Gilles Laberge aux Éditions de l’Homme.

Louis Cornellier, dans l’édition du samedi 28 et du dimanche 29 mars 2009 du quotidien montréalais Le Devoir, en page F8, passe le livre en critique et précise que :

Andrew Keen, lui, a déjà eu le temps de dégriser. Le jugement qu’il porte sur les impacts de ce nouvel âge du numérique est dévastateur. MySpace et Facebook auraient créé «une culture du narcissisme numérique», Wikipédia minerait l’autorité des enseignants et des experts, YouTube, «par l’inanité et l’absurdité de son contenu», aurait engendré une génération «davantage intéressée à s’exprimer elle-même qu’à connaître le monde réel», et le règne des blogues insensibiliserait «les jeunes aux voix des spécialistes informés et des journalistes professionnels». Keen conclut donc à «une cité numérique d’une médiocrité prodigieuse» qui contribue «à répandre le dilettantisme, le fiel et le mensonge au sein de nos sociétés». L’a-mateurisme, désormais, remplacerait l’expérience, le savoir et le talent, «une nouvelle attitude qui menace l’avenir de nos institutions culturelles».

Critique Québec Réforme Vie privée et anonymat

Piquer la puce…

À ne pas manquer aujourd’hui dans les pages du quotidien montréalais Le Devoir, une lettre ouverte de divers groupes de la société civile qui s’opposent à l’ajout d’une puce numérique au permis de conduire au Canada :

Les puces d’identification par radiofréquence qui sont incorporées dans le permis et qui transmettront un numéro d’identification personnel aux agents frontaliers sont une préoccupation majeure. Ces puces ne contiennent aucune mesure de protection, ne peuvent être éteintes et peuvent être lues à une distance de dix mètres avec un lecteur commercial peu dispendieux.

Selon les commissaires à la vie privée, ce dispositif pose un danger réel de filature clandestine. Il a été démontré que la chemise protectrice offerte dans plusieurs provinces ne bloque pas la détection des puces de manière fiable, ce qui représente une menace inacceptable à la vie privée.

D’ailleurs, cette initiative découle d’une concertation avec le gouvernement des USA afin de mieux gérer notre fontière commune.