Droit d’auteur | Page 33

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Misteur Valaire, héros de la musique libre

Connaissez-vous Misteur Valaire ? Ce groupe électro-jazz-pop-branché-cool québécois détonne non seulement par sa musique, mais son appropriation des outils de diffusion libre. Clips promotionnels, forum de discussion et… diffusion libre de leur musique. Et c’est là que l’aventure débute réellement.

Golden Bombay - Misteur ValaireEn effet, le premier album fut lancé gratuitement sur le web. Après un certain temps, on nous demandait une adresse courriel, un petit prix à payer pour écouter le fameux Friterday Night, toujours disponible et téléchargé près de 50,000 fois. Et, pour une suite toujours aussi envoutante, Golden Bombay est disponible librement, contre une contribution volontaire.

Mais, l’aventure se démarque réellement lors de la visite du carnet web de Guillaume Déziel, le responsable marketing de MV.mu. Cet intrépide entrepreneur épouse la philosophie du libre jusqu’à sa consécration suprême : la diffusion proactive de tous les détails commerciaux de l’entreprise musicale !

Ainsi, il est possible de savoir que 61% des Internautes téléchargent sans acquitter la contribution volontaire:

Du 18 mai au 30 mai 2010, Golden Bombay a généré 2 470 téléchargements via sa plate-forme de distribution. 61% ont choisi 0$, alors que 39% ont choisi de payer pour l’album. Les «payeurs» ont octroyé une valeur moyenne de 7,36$ à l’album, proposant des prix allant de 10 cents à 35 dollars canadiens. Lorsqu’on inclut les téléchargeurs ayant choisi 0$, la valeur moyenne accordée à l’album chute à 2,88$. Durant cette période de 13 jours, l’opération a rapporté environ 7 109 $ à MV, soit une moyenne de près de 547$ par jour.

Pendant ce temps, le même album disponible à 9,99$ chez iTune, Zik et autres boutiques de vente en ligne se vendait à 544 copies et rapportait ainsi des ventes totales de 5 435 $. Simultanément, la copie de Golden Bombay en version physique s’est écoulée à 2 552 (ventes Soundscan entre 12,99 $ et 14,99$), générant au bas mot 33 150$ en revenus. Fait intéressant, l’opus était classé 3ième meilleur vendeur au Québec pour sa première semaine de vente, alors qu’il chutait en 10ième position pour la 2ième semaine. (lire la suite)

Les détails sont si riches et si pertinents pour comprendre le phénomène que ce proto-chercheur en herbe reste bouche bée ! D’aucune façon toutes ces informations n’auraient été disponible sans l’approche purement et simplement libre de Guillaume Déziel et de tous les membres de Misteur Valaire. Bravo !

J’ai eu la chance de rencontrer Guillaume lors du congrès annuel de l’ALAI le 1er juin dernier. En plus d’être simplement sympathique et absolument pertinent dans son analyse de la musique numérique, il livre avec aplomb et verbe les détails techniques de l’analyse économique liés à la désintermédiation et la dématérialisation de la musique. Face à une salle relativement incrédule d’avocats, il défend avec brillo son approche commerciale.

PS. oui, ce billet fut rédigé en écoutant – et ré-écoutant les albums de Misteur Valaire !

La version originale de ce billet contenait une fâcheuse coquille sur le nom du groupe – il s’agit bel et bien de Misteur Valaire et non Mister Valère. Il va sans dire que nous étions distrait par la musique envoutante du groupe lors de l’écriture. La chose est maintenant corrigée. Toutes nos excuses.

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Azzaria du droit d'auteur

Aujourd’hui, Georges Azzaria, Professeur à la Faculté de droit de l’Université Laval, nous offre une réflexion sur la réforme du droit d’auteur dans la section Idées du quotidien montréalais Le Devoir.

Un autre texte fut signé par Mario Chenart, Président de la Société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec (SPACQ) le 10 juin 2010 dernier.

La perspective proposée dans ces deux textes se base sur une conception jusnaturaliste du droit, un peu comme le droit fondamentaux ou le droit des personnes. Cette approche épistémologique ne permet pas à beaucoup de lattitude pour entamer une discussion quant à sa réforme, à moins d’invoquer les mêmes principes quant aux utilisateurs, comme le droit à l’éducation, le droit à l’accès équitable…

Mais notre approche épistémologique du droit est plus sociologique, voire systémique (voir le droit d’auteur comme un système social). Cette conception du droit apporte une autre lecture des mêmes faits juridiques sous l’étude du professeur Azzaria.

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C-32: Quelques réactions

La Loi sur la modernisation du droit d’auteur (C-32) a suscité quelques réactions de la part de la communauté des utilisateurs. Voici une liste rapide des organisations qui ont émis un communiqué :

La question des serrures numériques semble être le point où la position de ces groupes divergent. Certains y voient une raison pour sévèrement critiquer le projet de réforme, tandis que d’autres mettent l’emphase sur d’autres aspects du projet de loi. Par ailleurs, l’analyse rapide de CultureLibre.ca a déjà été diffusée il y a quelques jours.

Après une visite rapide de certains groupes de créateurs et d’associations de compagnies, il semble que seuls les regroupements des

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Parlement ouvert par les Canadiens

Au Canada, il semble que les individus oeuvrent à « libérer » les documents et données du gouvernement. En effet, le gouvernement maintient un droit d’auteur de la couronne sur ces actifs intangibles, ce qui limite leur utilité. Voici un recensement des sites citoyens (parfois en anglais uniquement) ou de groupes qui visent à diffuser librement ces sources.

Deux sites issus de mouvements citoyens au Canada proposent des données et des outils d’analyse sur les votes de nos élus fédéraux, rapporte le Globe and Mail :

OpenParliment.ca

QuiVoteQuoi.ca/

Il existe d’autres initiatives, comme le CitizenFactory.com du groupe d’engagement Apathy is Boring.

Finalement, mentionnons l’initiative Datadotgc.ca (un jeu de mots sur les adresses du gouvernement fédéral: .gc.ca).

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Réforme du droit d'auteur: Faits saillants

Olivier Charbonneau fut l’invité des nouvelles de CTV aujourd’hui à midi (jeudi 3 juin), j’ai préparé quelques notes concernant le projet de loi sur la réforme du droit d’auteur. Nous les diffusons rapidement, en anglais. Nous allons les traduire dans la journée.

Here are some speaking point about Bill C-32, an Act to amend the Copyright Act.
1. (Imperative) Digital technologies allow all Canadians to become active players in the creation and use of cultural products: creating, using and making available their own cultural works as well as the works of others on the Internet. This poses a problem to the « logic » of the Copyright regime, as only professionals or corporations were traditionally active players in shaping our culture, individuals were seen as having a passive role: consuming. International treaties tried to resolve this, but they were drafted almost 15 years ago.

2. (Process) The Bill was introduced yesterday but there is still a long way to go before it comes into force. The Government has indicated it wants this Bill to go through « 3 readings » at the House of Commons, usually in Committees. It could take over a year for this process if the Government does not « rush » the Bill. The Bill could also change drastically during this time.

3. (Content) The government tries to have a balanced or nuanced approach, with regards to the needs of creators, industry and consumers. It is difficult to make everyone happy and most everybody will have issues with the Bill. Remember copyright applies to video games, movies, music, literature, scientific articles. It affects creators (musicians, actors, authors, etc.), the industry (producers, publishers, distributors, etc.) as well as consumers and their institutions (you and me, as well as teachers, librarians, archivists, etc.). The issue is money: how to make money with culture, and how much money should be made with culture.

4. Spaghetti Western Analysis

4.1 (The Good)
– Broadening « fair dealing » to include parody, satire and education, as in the USA. Teachers will be able to show movies in the classroom and email links to content on the Internet to students.
– Time-shifting and place shifting exceptions, so my mom can tape this program and show her friends (but only done by and for herself).
– User-generated content exception: remix and post content as long as it’s not under « digital locks » – really cool!
– A « notice and notice » regime, so that corporations can’t pull down content posted on the Internet.

4.2 (The Bad)
– You can only get content from « legitimate » sources – it’s not clear if your neighbor can tape a show for you when you’re on vacation. Borrowing and lending ebooks seems to be out of the logic of this Bill.

4.3 (The Ugly)
– Digital locks: nothing can override digital locks, except if you have a perceptual disability. So, you can’t take music from a CD with a « lock » and place it in your MP3 player. It feeds into the « legitimate » source issue.

5. (Key message) The Bill proposes some « cool » things and the government should get some praise for trying to forge a Canadian approach to the digital paradox. But we have to be very vigilant and engaged in the debates that will ensue. There are some problems, but we can work together on making them better.

6. (Next Steps) Stay informed: The Canadian Library Association’s Copyright page: www.cla.ca/copyright. Michael Geist’s blog: www.michaelgeist.ca or my blog (en français): www.culturelibre.ca. Understand what imperative drives the position made by different stakeholders and how they relate to you. Talk to your federal MP – they will have to vote on this.