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Bibliothèques Municipalités Québec Réforme

De la disparition des bibliothèques publiques au Québec

On le sait, les billets sur les blogues doivent avoir des titres accrocheurs pour attirer des lecteurs. Vous allez voir que je suis coupable de cet affront intellectuel.

Je viens de constater qu’en 2005, nos élus provinciaux ont évacués les références spécifiques aux bibliothèques publiques dans les lois municipales du Québec. Il n’est maintenant question que de « services culturels, récréatifs ou communautaires » sans précisions.

En droit administratif dans une juridiction civile, il est généralement admit que tout est interdit sauf ce que la loi permet. Alors, si un organe de l’état pose un geste, il doit y avoir une source juridique. Comme pour l’établissement d’une bibliothèque publique dans une municipalité.

J’avais souvenir que la Loi sur les cités et villes (LRQ, c C-19) et le Code municipal du Québec (LRQ, c C-27.1) édictaient des responsabilités particulières aux villes, villages, cités et autres agglomérations municipales québécoises pour l’établissement de bibliothèques publiques. Une petite recherche dans mon moteur de recherche juridique préféré (et gratuit) m’a indiqué que cette référence fut abrogée en 2005. Enquête.

En mai 2005 était sanctionnée la Loi sur les compétences municipales (LQ 2005, c. 6, projet de loi 62) où notre Assemblée nationale a abrogé les articles 471 et suivants de la Loi sur les cités et villes (LQ 2005, c.6 a. 194) et les articles 524.1 à 524.3.1 du Code municipal du Québec (LQ 2005 c. 6 a. 214). À la fin de ce billet, j’ai recopié les versions antérieures de ces lois pour comparaison.

Selon la ministre Normandeau, l’objectif de la réforme était de généraliser les pouvoirs des municipalités, d’en retirer la spécificité. Vous pouvez visiter la page des consultations du projet de loi 62 sur le site de l’Assemblée nationale, mais la réunion du 14 avril 2005 est celle où les points concernant la culture furent débattus et votés.

Or, nos élus ont cru bon retirer toute référence spécifique aux bibliothèques, maisons de la culture, des musées publics, des centres d’expositions, des centres d’interprétation du patrimoine et des salles de spectacle.

Voici le texte de la nouvelle Loi sur les compétences municipales (LRQ, c C-47.1)

CHAPITRE II
CULTURE, LOISIRS, ACTIVITÉS COMMUNAUTAIRES ET PARCS

7. Toute municipalité locale peut réglementer les services culturels, récréatifs ou communautaires qu’elle offre et l’utilisation de ses parcs.

2005, c. 6, a. 7.

7.1. Toute municipalité locale peut confier à une personne l’exploitation de ses parcs ou de ses équipements ou lieux destinés à la pratique d’activités culturelles, récréatives ou communautaires.

Tout contrat visé au premier alinéa peut également prévoir que la personne assure le financement des travaux effectués en vertu du contrat. Dans un tel cas, la Loi sur les travaux municipaux (chapitre T-14) ne s’applique pas à ces travaux.

2005, c. 50, a. 104.

8. Toute municipalité locale peut, sur son territoire ou à l’extérieur de celui-ci, après avoir avisé la municipalité concernée, établir ou exploiter un équipement culturel, récréatif ou communautaire avec un organisme à but non lucratif, une commission scolaire ou un établissement d’enseignement.

Elle peut également, à l’extérieur de son territoire, accorder une aide à une personne pour l’établissement et l’exploitation d’équipements et de lieux publics destinés à la pratique d’activités culturelles, récréatives ou communautaires.

2005, c. 6, a. 8.

Quelle est la conséquence de cette modification législative ? Est-ce que cette généralisation va porter préjudice aux services culturels municipaux du Québec ?

Ces questions m’interpellent car il s’agit d’impacts sociaux découlant de modifications juridiques. Peut-être simplement, on verra que le droit n’a pas d’impact sur l’évolution des bibliothèques publiques au Québec. Je l’espère! Nous avons certainement besoin de plus d’études sur la structure culturelle québécoise, comme cette étude récente sur le modèle québécois de la culture

J’ai espoir de croire que les citoyens vont continuer de croire en l’intérêt d’avoir des bibliothèques municipales à la grandeur de la province. Mais de l’espoir civique survient le doute du chercheur…

En fait, peut-être s’agit-il d’un exemple de droit souple. Selon un rapport récent du Conseil d’état du gouvernement français, le droit souple comprend trois dimensions, à la p. 5/29  :

– ils ont pour objet de modifier ou d’orienter les comportements de leurs destinataires en suscitant, dans la mesure du possible, leur adhésion ;
– ils ne créent pas par eux-mêmes de droits ou d’obligations pour leurs destinataires ;
– ils présentent, par leur contenu et leur mode d’élaboration, un degré de formalisation et de structuration qui les apparente aux règles de droit.

Voir aussi cet article dans la revue scientifique Jurisdoctoria concernant le droit souple et le commerce électronique.

L’idée est de diminuer l’inflation législative (des longues lois complexes) grâce à des lignes directrices et autres éléments découlant de groupes sociaux. Ainsi, cette généralisation de la loi la simplifie mais il fait maintenant regarder ailleurs pour retrouver les sources juridiques adéquates pour l’activité règlementaire de l’état.

Par exemple, on pourrait penser qu’il incombe maintenant à l’Association des bibliothèques publiques du Québec de proposer des lignes directrices pour l’articulation en droit règlementaire municipal des activités des bibliothèques publiques sur son territoire.

C’est pour dire que s’il s’agit d’un exemple de droit souple au Québec, ou à proprement parler d’une généralisation en droit, il faut obtenir l’information sur le cadre règlementaire adéquat ailleurs que dans la loi.

VERSIONS ANTÉRIEURE DES LOIS

Loi sur les cités et villes, LRQ, c C-19 – version en date du 5 déc. 2005

§ 25. — Des bibliothèques publiques

Rôle.

471. Le conseil peut, par règlement, établir et maintenir sur le territoire de la municipalité des bibliothèques publiques dont les fins sont notamment la conservation, la consultation et le prêt des documents publiés ainsi que l’information et l’animation d’activités reliées à la lecture.

S. R. 1964, c. 193, a. 477; 1992, c. 65, a. 26.

Règles de fonctionnement.

471.0.1. Le conseil peut, par règlement, établir les règles relatives au fonctionnement de ces bibliothèques de même que les conditions d’utilisation par le public des services qu’elles offrent.

1992, c. 65, a. 26.

Aide du conseil.

471.0.2. Le conseil peut, aux conditions qu’il détermine, aider à l’établissement et au maintien de bibliothèques publiques sur le territoire de la municipalité ou sur celui qui y est contigu.

1992, c. 65, a. 26.

Bibliothèques publiques.

471.0.2.1. La municipalité peut conclure, seule ou avec une autre municipalité, des ententes avec toute commission scolaire ou tout établissement d’enseignement pour établir et maintenir en commun des bibliothèques publiques sur le territoire de la municipalité ou sur celui qui y est contigu.

1997, c. 93, a. 59.

§ 25.0.1. — Des maisons de la culture, des musées publics, des centres d’expositions, des centres d’interprétation du patrimoine et des salles de spectacle

Responsabilité du conseil.

471.0.3. Le conseil peut, par règlement, établir et maintenir sur le territoire de la municipalité des maisons de la culture, des musées publics, des centres d’expositions, des centres d’interprétation du patrimoine et des salles de spectacle.

1992, c. 65, a. 26.

Responsabilité du conseil.

471.0.4. Le conseil peut, aux conditions qu’il détermine, aider à l’établissement et au maintien de maisons de la culture, de musées publics, de centres d’expositions, de centres d’interprétation du patrimoine et de salles de spectacle sur le territoire de la municipalité ou sur celui qui y est contigu.

Code municipal du Québec, LRQ, c C-27.1 – version en date du 5 décembre 2005

SECTION VII.1

DES BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES

524.1. Toute municipalité locale peut, par règlement, établir et maintenir sur son territoire des bibliothèques publiques dont les fins sont notamment la conservation, la consultation et le prêt des documents publiés ainsi que l’information et l’animation d’activités reliées à la lecture.

1992, c. 65, a. 28.

524.2. La municipalité locale peut, par règlement, établir les règles relatives au fonctionnement de ces bibliothèques de même que les conditions d’utilisation par le public des services qu’elles offrent.

1992, c. 65, a. 28.

524.3. Toute municipalité locale peut, aux conditions qu’elle détermine, aider à l’établissement et au maintien de bibliothèques publiques sur le territoire de la municipalité ou sur celui qui y est contigu.

1992, c. 65, a. 28.

524.3.1. Toute municipalité locale peut conclure, seule ou avec une autre municipalité locale, des ententes avec toute commission scolaire ou tout établissement d’enseignement pour établir et maintenir en commun des bibliothèques publiques sur le territoire de la municipalité ou sur celui qui y est contigu.

1997, c. 93, a. 75.

SECTION VII.2

DES MAISONS DE LA CULTURE, DES MUSÉES PUBLICS, DES CENTRES D’EXPOSITIONS, DES CENTRES D’INTERPRÉTATION DU PATRIMOINE ET DES SALLES DE SPECTACLE

524.4. Toute municipalité locale peut, par règlement, établir et maintenir sur son territoire des maisons de la culture, des musées publics, des centres d’expositions, des centres d’interprétation du patrimoine et des salles de spectacle.

1992, c. 65, a. 28.

524.5. Toute municipalité locale peut, aux conditions qu’elle détermine, aider à l’établissement et au maintien de maisons de la culture, de musées publics, de centres d’expositions, de centres d’interprétation du patrimoine et de salles de spectacle sur son territoire ou sur celui qui y est contigu.

1992, c. 65, a. 28.

Droit d'auteur États-Unis Réforme

Vent de réforme aux USA

Selon mes informations obtenues selon le site TechDirt, les USA entament une réforme périodique profonde de leur législation sur le droit d’auteur. Ce billet daté du 19 juillet dernier par Mike Masnick indique que deux comité de la chambre basse se penchent déjà sur la question.

Le milieu des bibliothèques aux USA ont déjà lancé une déclaration conjointe le 26 juillet sur le rôle du droit d’auteur dans l’innovation :

In the statement, LCA [Library Copyright Alliance] discusses the diminishing role of copyright in incentivizing activity in one of the most important sources of innovation in the US economy: scholarly communications. LCA then discusses the economic importance of collaborative activities such as open source software and Wikipedia, which do not rely on the incentive provided by copyright. Finally, with respect to sectors that do appear to rely on copyright, LCA points out that many of the leading firms in those sectors are foreign owned. This suggests that the importance of copyright to maintaining US leadership in the global economy may be overstated.

La LCA représente plus de 100,000 bibliothèques aux USA ainsi que plus de 350,000 bibliothécaires et autres professionnels.

Sur un même ordre d’idée, le bureau des brevets des USA a publié une étude majeure du département de commerce (organe officiel de l’État fédéral) intitulée:
Copyright Policy, Creativity, and Innovation in the Digital Economy (2013)

Selon le communiqué annonçant la publication du document,

[…]
The Green Paper released today is the most thorough and comprehensive analysis of digital copyright policy issued by any administration since 1995. The report is a product of the Department of Commerce’s Internet Policy Task Force (IPTF) with input from the U.S. Patent and Trademark Office (USPTO) and the National Telecommunications and Information Administration (NTIA). Through the IPTF, the USPTO and NTIA will solicit further public comments and convene roundtables and forums on a number of key policy issues.
[…]
In the Green Paper, the IPTF proposes the following actions:

* Establishing a multistakeholder dialogue on improving the operation of the notice and takedown system under the Digital Millennium Copyright Act (DMCA).
* Soliciting public comment and convening roundtables on:
-> The legal framework for the creation of remixes;
-> The relevance and scope of the first sale doctrine in the digital environment;
-> The application of statutory damages in the context of individual file-sharers and secondary liability for large-scale online infringement;
-> The appropriate role for the government, if any, to help improve the online licensing environment, including access to comprehensive public and private databases of rights information.

Une prochaine année bien occupée donc pour nos voisins du Sud…

Australie et Océanie Droit d'auteur LLD Numérisation Réforme

42 propositions Australiennes

Avis aux amateurs de documents de plus de 300 pages : le gouvernement de l’Australie annonce, via sa commission de réforme du droit, la diffusion d’un document détaillant 42 propositions pour la réforme de son droit d’auteur. 388 pages de pur plaisir.

La question de l’utilisation équitable, de la numérisation et des contrats semblent y figurer. Par ailleurs, la commission précise:

The ALRC has suggested 5 framing principles for this Inquiry: acknowledging and respecting authorship and creation; maintaining incentives for creation of works and other subject matter; promoting fair access to and wide dissemination of content; providing rules that are flexible and adaptive to new technologies; and providing rules that are consistent with Australia’s international obligations. Any recommendations the ALRC finally makes will be weighed against these principles.

Canada Conférence CultureLibre.ca Droit d'auteur Réforme Utilisation équitable

Que se passe-t-il avec le droit d'auteur Canadien ?

J’ai diffusé une vidéo d’une conférence que j’ai donné en février 2013 dans un cours de communication à l’Université Concordia sur le droit d’auteur. Je m’exprime en anglais car les cours y sont donnés dans cette langue (ce qui constitue par ailleurs ma langue de travail à Montréal).

En fait, je vous invite à visiter mon autre blogue, en anglais, où je consigne les objets d’apprentissage créés dans le cadre de mon travail à l’Université Concordia : OutFind.ca.

Australie et Océanie Droit d'auteur Europe Réforme

Au sujet de la réforme du droit d'auteur (Europe + Australie)

Si jamais la ferveur de la réforme du droit d’auteur vous manque, il suffit de porter votre attention vers d’autres juridictions sur cette belle planète pour trouver de quoi s’amuser… (oui, je m’ennuie déjà, j’ai une dépendance lourde à la réforme du droit d’auteur ou « copyright reform junkie » en anglais)

La semaine passée, la Commission Européenne a annoncée (5 décembre) un processus pour entamer une « modernisation » du droit d’auteur. On verra ici la suite du discours de Neelie Kroes, VP Agenda Numérique et Droit d’auteur de la Commission Européenne, du 10 septembre dernier lors du « IP Summet » (voir aussi le billet sur l’excellent IP Watch).

Par ailleurs, nos amis Australiens ne sont pas sans participer à leur propre réforme. Sous le thème « Copyright and the digital economy » en mai dernier, la Australian Law Reform Commission a publié en août dernier une liste d’épicerie de sujets à traiter sur le droit d’auteur. Un mémoire explorant en plus de détail les questions est attendu en début 2013 (je me suis abonné à leur liste de diffusion pour vous informer des suites).

Canada Réforme Utilisation équitable

Jour 1 du droit d'auteur moderne au Canada

Ce 7 novembre marque la fin du processus de réforme du droit d’auteur au Canada. En effet, le projet de loi C-11 (à lire le résumé législatif de la bibliothèque du Parlement Canadien), devenu, suite à sa sanction par le Parlement, le chapitre 20 des Lois annuelles du Canada de 2012, entre finalement en vigueur aujourd’hui.

Beaucoup de choses changent dans la loi sur le droit d’auteur. On note l’émergence d’un nouveau droit – celui de mettre à disposition par Internet. Le législateur Canadien inclut aussi l’éducation, la parodie et la satire dans l’utilisation équitable. Il protège de sanctions criminelles tout bris d’un verrou numérique. Les institutions documentaires ont du pain sur la planche!

D’ailleurs, je tiens à souligner l’excellente politique institutionnelle de l’Université de Toronto, qui incorpore plusieurs des nouveaux concepts du droit d’auteur moderne canadien. Il fait aussi mentionner qu’ils ont une licence avec une société de gestion collective (Access Copyright).

Voici le texte :

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Copyright Fair Dealing Guidelines
______________________________________________________________________
Introduction:
University of Toronto faculty, staff and students are creators of material that is subject to the protections of the Copyright Act. They are also the users of such material. Accordingly, all have both rights and obligations that arise from copyright law as it has been interpreted and applied by the courts.
As specified in the Act, “copyright” in relation to a particular work means the sole right to produce or reproduce the work or any substantial part of it, to perform the work or any substantial part of it in public, and if the work is unpublished, to publish the work or any substantial part of it. Copyright extends to other activities such as adaptation, translation, and telecommunication to the public of a work. The definition in the Act also contains several other details that will not be explored here.
In general, if a work meets the definition of a copyright-protected work, copying the work or any substantial portion of it, or engaging in any of the other protected activities, will require permission of the copyright owner unless one of the exceptions in the Act applies. The statutory concept of “fair dealing” is an important exception, particularly in the educational context of a university, and these Guidelines will explain that concept and indicate the kinds and levels of copying that it typically includes. The Act also contains other specific educational exceptions that may apply to your activities. These will be covered in an update to of the University’s Copyright FAQs document, which will be published shortly.
Fair Dealing:
The fair dealing provisions in sections 29, 29.1, and 29.2 of the Copyright Act permit dealing with a copyright-protected work, without permission from or payment to the copyright owner, for specified purposes. These purposes are research, private study, education, parody, satire, criticism, review or news reporting. According to the Supreme Court of Canada the fair dealing exception is “always available” to users, provided that its legal requirements are met. When these legal requirements are met there is no need to look further at the more specific exceptions that follow in the legislation. Fair dealing, therefore, has considerable significance as people contemplating copying or other dealings with copyright-protected works consider what options are available.
“Fair dealing” is not defined in the Act. The concept has evolved significantly over the last decade through case law, including at the Supreme Court level through cases such as CCH Canadian v. Law Society of Upper Canada in 2004, and Alberta (Minister of Education) v. Canadian Copyright Licensing Agency (Access Copyright), and Society of Composers,
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Authors and Music Publishers of Canada v. Bell Canada, both in 2012. These decisions set out a multi-factor analysis for assessing whether a particular copying activity or other dealing falls within the ambit of fair dealing.
These Guidelines set out a short-form guide to assist in decision-making about copying. The University is of the view that these short-form Guidelines should provide a “safe harbour” for a considerable range of copying that occurs in the teaching and research activities of members of our community. However, in situations of doubt reference should be made to the underlying principles as articulated by the courts and specialized advice should be sought.
A) A Step-by-Step Approach to Determining if the Copying or other Dealing is Permitted :
The following sets out four steps, each of which needs to be considered before you copy material for teaching or research purposes. Similar considerations may apply to other uses of material, including performance in the classroom, and transmission by electronic means, including via the internet. In some cases, such as classroom performance of sound recordings and videos, additional exceptions are specifically provided by the legislation.
Step One: Is the material you seek to copy protected by copyright and owned by a third party?
Material that is in the public domain (this will be the case if all of the authors of a published work died more than 50 years ago) will no longer be subject to copyright protection. Care must be taken to consider the work itself, since if it contains new material, for example, it might be subject to copyright. In general, it is assumed that most of the material used in University of Toronto teaching and research is subject to copyright.
If no > you may copy and use the material without seeking permission
If yes > proceed to Step Two
Step Two: Does the University already have permission to copy the material under an existing licence with the publisher of the work, either directly or through Access Copyright?
The University has entered into licences with large numbers of publishers, both directly and through Access Copyright, which allow University faculty, staff and students to copy certain works, subject to the terms and conditions of the particular licence. Information about licences is available through the library and the subject will also be discussed in updated Copyright FAQs that will be issued as soon as possible. If the material is licensed,
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and your proposed use falls within the scope of what is permitted by the licence, it is not necessary to inquire further.
If yes > you may copy and use the material in accordance with the licence.
If no > proceed to Step Three
Step Three: is the copying you propose to do “substantial”?
Copyright in section 3 of the Act includes the sole right to reproduce the work “or a substantial part thereof.” Copying that is not substantial does not require permission or payment and no further analysis is required.
As you would expect, what is considered “substantial” is a matter of degree and context. A small amount copied from a much larger work will often not be viewed as substantial depending on the nature of the work, and the proportion of what is copied to the underlying work as a whole. The analysis is not purely quantitative: even a relatively short passage may be viewed as substantial in some circumstances, especially if it is of particular importance to the original work.
The “short excerpt” criteria set out below in the discussion of fair dealing assume that, even though short, the excerpt constitutes a substantial part of the work when viewed in context. Please note that, although not a copyright concept, copying of parts of a work, even if not substantial, will typically require appropriate citation of the source, depending on academic conventions.
If no > you may copy and use the material without seeking permission
If yes > proceed to Step Four
Step Four: is the copying permitted by “fair dealing” or any of the other exceptions to copyright?
Although fair dealing is an exception to copyright, the courts have made clear that it is a “user’s right” and is not to be narrowly or restrictively construed in the research, private study, educational or any other applicable context. Indeed, the Supreme Court has said that it should be given a “large and liberal interpretation.” In its recent decision dealing with the K-12 context, the Court noted that teachers are there to facilitate the research and private study of students, that their activities cannot be viewed as completely separate from such research and private study and, indeed, that their activities are symbiotic with those of their students. Although the Court has not ruled on the post-secondary context, one could argue that there are many similarities at that level and that the concept of fair dealing as a user’s right should likewise expand at the university level. Recent amendments to the Copyright Act which added educational use as a specific allowable purpose under the fair dealing exception will also likely expand the availability of fair dealing in the university setting.
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To qualify for fair dealing, two broad tests must be passed.
First, the « dealing » must be for an allowable purpose. The activity must be for one or more of the specific allowable purposes recognized by the Copyright Act: research, private study, education, parody, satire, criticism, review, or news reporting. Use of a copyright-protected work for teaching or research will typically pass the first test.
Secondly, the “dealing” must be « fair. » In its landmark CCH decision in 2004, the Supreme Court of Canada identified six factors that are relevant in determining whether or not the dealing is fair. In 2012, the Supreme Court elaborated on the interpretation and application of those factors in the context of K-12 educational institutions, and that elaboration will doubtless influence the application of the six factors in the post-secondary context as well. The six factors are (in abbreviated form – for the Court’s full commentary see paragraphs 54 to 60 of CCH: via this link to the CanLII database http://canlii.ca/en/ca/scc/doc/2004/2004scc13/2004scc13.html ):
1. The purpose of the dealing
2. The character of the dealing
3. The amount of the dealing
4. The nature of the work
5. Available alternatives to the dealing
6. The effect of the dealing on the work
The relevance of the factors depends on the context. Sometimes, certain factors will be much more significant than the others. Occasionally other factors, beyond these six, may be relevant. It is not necessarily the case that all six factors need to be satisfied.
Even if the copying does not constitute fair dealing, it may be permitted under one of the exceptions in the Act that are specific to educational institutions, such as classroom performance of music, sound recordings and videos. The University’s Copyright FAQs document, when updated and re-published, will provide further practical guidance as to whether a specific exception applies to your activity.
If yes > you may copy and use the material without seeking permission, and, if you are using a specific exception, subject to the conditions or limitations that apply to that exception.
If no > you need permission to copy and use the material and should contact the Library for more information and guidance.
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B) Guidelines as to what constitutes “fair dealing”:
The University of Toronto believes that these Fair Dealing Guidelines provide reasonable safeguards for the owners of copyright-protected works in accordance with the Copyright Act and the Supreme Court decisions, and that they also provide a good sense of the extent of copying that the University of Toronto views as likely to be considered fair dealing in most contexts – all with the understanding that there may be additional scope for fair dealing in the University setting but that these will require some guidance from a knowledgeable expert at the University.
The following points assume that 1) the copying is of a copyright-protected work; 2) an available University licence does not cover the work; and 3) the copying is of a “substantial part” of the work. Further, they only deal with situations where fair dealing needs to be considered, and not with specific exceptions such as classroom use of video, or the creation and dissemination of user-generated content, which have separate statutory requirements but may be available even if fair dealing is not.
1. Faculty and other members of the teaching staff, as well as other University staff supporting the educational activity may communicate and reproduce, or otherwise deal with, in paper or electronic form, short excerpts (as defined below) from a copyright-protected work (including literary works, musical scores, sound recordings and audio-visual works) for the purposes of research, private study, education, parody, satire, criticism, review, or news reporting
In some limited circumstances, such as with a photograph or drawing, an entire work may be copied.
2. Copying or communicating short excerpts from a copyright-protected work for the purpose of news reporting, criticism or review must mention the source and, if given in the source, the name of the author or creator of the work.
3. Subject always to the consideration and application of the fair dealing factors referred to above, a copy of a “short excerpt” from a copyright-protected work may be provided or communicated to each student enrolled in a class or course:
a. as a class handout
b. as a posting to a learning or course management system that is password protected or otherwise restricted to students of the University
c. as part of a course pack
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4. A “short excerpt” can mean (but is not limited to and may vary depending on the exact nature of the work being used, and of the use itself, all in the context of consideration and application of the fair dealing factors):
a. up to 10% of a copyright-protected work (including a literary work, musical score, sound recording, and an audiovisual work)
b. one chapter from a book
c. a single article from a periodical
d. an entire artistic work (including a painting, print, photograph, diagram, drawing, map, chart, and plan) from a copyright-protected work containing other artistic works
e. an entire newspaper article or page
f. an entire single poem or musical score from a copyright-protected work containing other poems or musical scores
g. an entire entry from an encyclopedia, annotated bibliography, dictionary or similar reference work, provided that in each case you copy no more of the work than you need to in order to achieve the allowable purpose.
5. Copying or communicating multiple different short excerpts from the same copyright-protected work, with the intention of copying or communicating substantially the entire work, will generally not be considered fair dealing.
6. Copying or communicating that exceeds the limits in these Fair Dealing Guidelines will require further analysis, including additional scrutiny of the principles enunciated in CCH and the other Supreme Court cases referred to above. If you find yourself in this situation you should seek guidance from a supervisor or other person designated by the University for evaluation. An evaluation of whether the proposed copying or communication is permitted under fair dealing will be made based on all relevant circumstances.
7. Any fee charged by the University for communicating or copying a short excerpt from a copyright-protected work must be intended only to cover the University’s costs, including overhead costs.
November, 2012
University of Toronto

Il est intéressant de noter leur approche, qui tente de poser des questions simples pour isoler la situation juridique d’un usage.

Canada Conférence Droit d'auteur Réforme

À écouter – la conférence PIJIP sur le droit d'auteur canadien

Ariel Katz nous apprend que la conférence qu’il a prononcé cette semaine au « Program on Information Justice and Intellectual Property at American University, Washington College of Law » sur les développements récents en droit d’auteur canadien est maintenant disponible. Au menu : C-11 et les 5 jugements de la Cour suprême de cet été. En bonus, Howard Knopf y participe et explique sa partacipation au recours concernant l’utilisation équitable dans le monde de l’édication.

Je viens de l’écouter et ça vaut le coup…

En passant, Ariel Katz et Howard Knopf ont tous deux des blogues sur le droit d’auteur canadien qui valent la peine de suivre…

Accès libre Réforme Revendication

Déclaration de Budapest – 10 ans après

BOAI-10 Tel que l’indique la Soros Foundation aujourd’hui, une coalition étendue de scientifiques, administrateurs et bibliothécaires ont mis à jour la Déclaration de Budapest, dans le cadre du 10e anniversaire de l’initiative d’accès libre aux savoirs universitaires.

La déclaration vise les politiques d’accès libre, l’infrasctructure, les terms d’utilisation et contrats, ainsi quela médiation et la coordination. Le but? Supporter l’accès libre pour les 10 prochaines années!

Appel de communication Canada Conférence CultureLibre.ca Droit d'auteur Réforme

Communication au congrès annuel de l'ALAI

L’ALAI Canada (dont je suis membre) tiendra une journée de congrès le 28 septembre prochain sur la réforme de la Loi sur le droit d’auteur (qui n’est pas encore diffusée sur leur site Web, mais la date a été circulée aux membres). Je propose la communication suivante, sur le sujet des exceptions au droit d’auteur :

Titre: Le droit d’auteur a contrario
Description
L’œuvre numérique, prise dans le ressac constant de la commodification et de la mutualisation, exacerbe les tensions entre les acteurs du milieu culturel. D’un côté, le droit d’auteur semble noyé par le rôle réservé aux exceptions par le législateur et les tribunaux. De l’autre, les institutions d’enseignement et les bibliothèques constituent des partenaires de choix dans l’appropriation de l’univers numérique. Les bibliothèques universitaires québécoises, par exemple, dépensent 60 millions de dollars en ressources documentaires, dont près du deux tiers (2/3) sont octroyées aux seuls documents numériques en 2009-2010 selon la CRÉPUQ. Ainsi, l’œuvre protégée s’embourbe dans le paradoxe qui entoure sa nature, de commodité et de bien public . Sans pour autant négliger les tensions, il devient impératif de chercher l’intersection de toutes les positions. Dans un premier temps, nous traceront les contours du paradoxe numérique selon les théories de l’analyse économique du droit. Ensuite, nous exploreront certaines pistes pour faire converger le paradoxe vers une conceptualisation qui permet l’émergence de marchés numériques. L’objectif est de rétablir le droit d’auteur dans le panthéon des institution culturelles, au profit de tous les concernés de la société civile et d’un foisonnement culturel québécois numérique.