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Accès libre Canada Financement Gouvernements Musées Voix, données
Budget fédéral : quelques filons à explorer
Olivier Charbonneau 2014-02-12
Le Devoir de ce matin révèle certains détails du budget fédéral et certains d’entre eux méritent notre attention. Par exemple, en page A3, le quotidien montréalais indique que 2 millions seront consacrés à la création d’un Institut des données ouvertes… Il se peut qu’il s’agisse du site http://opendatainstitute.ca… à confirmer.
Également, Le Devoir nous informe que, en plus des investissements permanents en culture, le gouvernement fédéral attribue 5,6 millions pour le Musée virtuel du Canada ainsi que des « ouvrages de référence en ligne » qui, selon le Réseau art actuel,
Ouvrages de référence en ligne donne du contenu en ligne sur la culture et l’histoire du Canada et donne accès à L’Encyclopédie canadienne et à l’Encyclopédie de la musique au Canada, et au Dictionnaire biographique du Canada, un dictionnaire historique exhaustif dont les articles racontent la vie et décrivent l’époque des personnes qui ont façonné le Canada. Le Plan d’action économique de 2014 propose d’accorder un financement permanent de 1,2 million de dollars par année à Ouvrages de référence en ligne à compter de 2015-2016. Ces fonds s’ajoutent au financement existant de 0,9 million par année et portent l’investissement annuel à 2,1 millions. Le Musée canadien de l’histoire deviendra responsable d’Ouvrages de référence en ligne et de son financement.
Archives Bibliothèques États-Unis Financement Musées Test
Le choix des américains et l'histoire du droit d'auteur
Olivier Charbonneau 2014-01-14
J’ai lu le supplément de la revue hebdomadaire The Economist sur les musées du monde il y a quelques semaines avec intérêt. On y faisait l’éloge du réseau muséal de nos voisins du sud, comme étant très bien financé et un standard pour le monde.
J’ai tenté de trouver des statistiques internationales pour comparer bibliothèques, archives et musées (BAMs pour les intimes) à travers le monde et je n’ai pas eu beaucoup de succès. Rien à l’OCDE, d’ailleurs, ils se demandent comment mesurer le domaine culturel, alors on est loin d’un rapport consolidé de statistiques. Il y a OCLC qui offrent un outil en développement, mais on ne peut pas facilement extraire de l’info.
En parallèle, j’ai toujours une question dans le fond de ma tête qui reste sans réponse. Comment est-ce que les USA ont pu développer des industries culturelles aussi fortes – profitables, atteignant des clientèles mondiales – tout en offrant des exceptions aussi flexibles dans le droit d’auteur ? Y a-t-il un lien entre ces facteurs ?
Et c’est là où le financement muséal m’a mis la puce à l’oreille…
Est-ce que les américains ont opéré le choix (conscient ou non) de financer (ou supporter largement par des programmes de l’état) la consommation plutôt que la création ?
Mais le point – toujours à confirmer – consiste à prétendre que les USA financent largement leurs bibliothèques, musées et archives. Probablement dans une proportion appréciable per capita, sans nécessairement surpasser les pays scandinaves. Mais ce genre d’information aurait un intérêt certain pour résoudre cette équation.
Donc, si on combine cette information avec le fait que les USA ont probablement aussi l’une des législation sur le droit d’auteur des plus flexibles en ce qui concerne les exceptions en général et le fair use en particulier, on commence à voir se dessiner un modèle d’intervention en culture.
D’ailleurs, en voilà un autre élément à ajouter : les USA financent peu ou pas du tout la création et les arts. Leurs institutions étatiques vouées à la création artistiques n’ont pas le même impact et financement que celles au Canada et certainement pas en Europe. Encore ici, il serait pertinent de compiler des informations probantes et récentes, mais il me semble cela soit le cas.
Donc, financement des BAMs, exceptions fortes et peu d’investissement dans la création. Est-ce que l’on peut voir une stratégie (avouée ou non) de financer la consommation plutôt que la création ?
Une autre de ces questions théoriques que je consigne dans mon carnet pour peut-être y revenir un jour.
Tiens, une autre idée en complémentaire… j’ai constaté, non sans intérêt, que le développement de la bibliothéconomie moderne (plus associée avec la tradition anglo-saxonne des free public libraries aux rayons ouverts) suit mystérieusement le développement du droit d’auteur depuis le Statute of Ann de 1708. Est-ce que le droit d’auteur, index composite des pratiques commerciales, représente le champ d’intervention des bibliothèques, qui ont organiquement suivi ses contours et évolutions pour agit en tant qu’institution sociale pour combler des défaillances de marchés à travers le temps ?
Bon, assez de suppositions non fondées et sans faits, je retourne écrire ma thèse !
Canada Financement Gouvernements Science et Technologies
L'autodafé fédéral
Olivier Charbonneau 2014-01-08
À ne pas manquer ce vendredi soir, l’émission The Fifth Estate de la chaîne anglophone du diffuseur public Canadien CBC qui traitera du démantèlement des laboratoires et bibliothèques de Pêches et Océans Canada. L’émission est ensuite (habituellement) diffusée sur Internet.
La question est de savoir quel est le rôle du gouvernement fédéral dans l’élaboration et la production d’information scientifiques. À suivre absolument, la catégorie « Scientist’s right to know » du blogue de CAPAL, l’association des bibliothécaires universitaires du Canada.
Voir aussi les articles de Cory Doctorow sur BoingBoing (qui propose le désolant néologisme libraricide).
CultureLibre.ca
La neige ou la vie sauvage
Olivier Charbonneau 2014-01-05
Pour celles et ceux qui ne sont pas en Amérique du Nord, sachez que nous vivons une vague de froid et de neige dont je n’avais pas vu l’ampleur depuis quelques années.
Personnellement, j’adore l’hiver !
D’ailleurs, nous venons de passer une semaine «dans le bois» à la Pourvoirie Waban-Aki (qui appartient à la soeur de ma femme et son mari, Katerine LeCavalier et Bruno Caron). Je tiens à les remercier chaleureusement pour tous ces beaux souvenirs : randonnée dans le bois à dos de cheval ou en raquette; traîneau à chien comme passager et conducteur; glissage; tous ces feux de bois pour réchauffer ces orteils meurtris par les températures boréales… et bien plus encore !
J’ai confectionné une petite vidéo (publicitaire) de notre expérience, voir leur site Youtube :
Comme de raison, si vous avez besoin de vous sauver de la ville pour une bonne dose de «bois», de chalet, d’aventure ou de repos, vous savez où aller !
Alors les vacances sont terminées et j’en profite pour vous souhaiter une excellente année 2014 !
Canada Films Jugement
Joyeux Noël, Mr. Robinson
Olivier Charbonneau 2013-12-24
Après plus de 17 ans de démarches, la Cour suprême du Canada a donneée raison hier à Claude Robinson dans la cause qu’il a mené (presque) en solidaire contre la corporation Cinar et ses alliés.
Le jugement concerne une action en plagiat que le créateur a intenté contre ses présumés partenaires commerciaux. Ces derniers ont créés une série de télévision pour enfants sur les bases de son travail de création.
La cause porte également sur comment analyser les similitudes entre deux oeuvres dérivées d’une même – celle-ci, en l’occurance, dans le domaine public.
Je vous propose les textes de Hélène Buzzetti du Devoir ainsi que le récapitulatif de l’excellent site de vulgarisation juridique Éducaloi pour les détails…
J’en profite, finalement, pour vous souhaiter de joyeuses fêtes…
Accès libre Canada Jugement Test
Wikipedia en cour (380 fois, à date!)
Olivier Charbonneau 2013-12-19
La lecture du livre de prof. Vincent Gautrais sur la Neutralité technologique et le droit contient plusieurs passages juteux, mais là où il est question de Wikipedia cité par dans les décisions rendues par les cours (p. 241-245) m’a fait sourire.
D’ailleurs, un échange sur Twitter avec l’auteur m’a mis sur la trace de la version entière en accès libre de son livre, voir le lien :
GAUTRAIS, Vincent, Neutralité technologique. Rédaction et interprétation des lois face aux changements technologiques, Montréal, Éditions Thémis, 2012, p. 1
http://droitdu.net/fichiers/gautrais_neutralite_technologique.pdf
Prof Gautrais réagit à la position défendue par prof Nicolas Vermeys et Me Patrick Gingras, ces derniers prétendant que l’encyclopédie collaborative n’est pas une source appropriée à citer par les juges.
L’article de Vermeys et Gingras n’est pas librement accessible, voici la référence malgré tout:
Vermeys et Gingras, «Chronique. Citer ou ne pas citer : la preuve par Wikipedia» (2011) Repères EYB2011REP1087
Par contre, je peux vous proposer ce jeux d’acétates en format PDF que prof Vermeys a présenté lors de l’excellente conférence Lé@l.IT en mars 2013 dernier. Ainsi que sa conférence en entier sur le site droitdu.net
Prof. Gautrais associe le recours aux textes de l’encyclopédie libre à l’accès à la justice (p.244-5), surtout pour les sujets plus factuels dans un contexte de tribunaux administratifs (causes mineures ou spécialisées). Le peuple a recours à cette source, pourquoi pas les juges? Par ailleurs, il serait possible de prévoir un moyen d’analyser les métadonnées des articles cités en cour, afin de déterminer leur pérennité ou leur caractère contentieux.
Rien de tel que de voir par soi-même : visitez l’archive ouverte et gratuite CanLII qui diffuse nos lois et jugements et effectuez une recherche toute simple sur le terme ‘Wikipedia’, le système propose 380 résultats (CanLII vise l’exhaustivité, mais la couverture de la base n’est pas parfaite, il se peut qu’il y ait plus de jugements).
Selon le filtre offert via l’interface des résultats, les juges du Québec remportent la palme quant à l’incorporation des textes de Wikipedia dans leurs jugements, avec 133 jugements. Voici un tableau sommaire du nombre de jugements recueillis par CanLII par province, en ordre décroissant de jugements :
Québec |
133 |
Canada (fédéral) |
84 |
Ontario |
63 |
Colombie-Britannique |
44 |
Alberta |
33 |
Nouvelle-Écosse |
13 |
Saskatchewan |
3 |
Terre-Neuve-et-Labrador |
3 |
Nouveau-Brunswick |
2 |
Manitoba |
1 |
Yukon |
1 |
Île-du-Prince-Édouard |
0 |
Territoires du Nord-Ouest |
0 |
Nunavut |
0 |
Source: CanLII, table générée le 19 décembre 2013 à 13h20, heure de Montréal.
Attention avant de sauter aux conclusions par contre. Il se peut simplement que la couverture de CanLII soit plus étendue pour le Québec ou que le Québec dispose de plus de tribunaux administratifs que les autres provinces. Par ailleurs, est-il plus significatif de se pencher sur le cas du Yukon, avec son seul jugement pour une population de moins de 34000 personnes ? (le ratio serait de 1 jugement pour environ 60000 personnes pour le Québec, beaucoup moins proportionnellement).
D’ailleurs, voici le paragraphe du jugement en question du Yukon :
[35] What comes to my mind is what is often colloquially referred to as the “Duck Test”. The following excerpt from Wikipedia (which I am not, by the way, holding out as a trusted and reliable legal authority) sums up this test as follows:
The duck test is a [humourous] term for a form of inductive reasoning. This is its usual expression:
“If it looks like a duck, swims like a duck, and quacks like a duck, then it probably is a duck.”
The test implies that a person can identify an unknown subject by observing that subject’s habitual characteristics. It is sometimes used to counter abstruse arguments that something is not what it appears to be.
I note that the original phrase has been attributed to James Whitcomb Riley and reads slightly differently, as do other versions of it. I believe that Mr. Riley’s original statement was, “When I see a bird that walks like a duck and swims like a duck and quacks like a duck, I call that bird a duck.”
Comme quoi, des fois, Wikipedia serait le canard boiteux des sources !
Je m’arrête là, je dois maintenant terminer ma recension du livre de prof Gautrais pour une revue académique…
Archives Bibliothèques Gouvernance Réforme Revendication Utilisation équitable
Les exceptions pour bibliothèques à l'OMPI
Olivier Charbonneau 2013-12-18
Le groupe Knowledge Ecology International propose un billet très intéressant sur les débats à venir au sein de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Les bibliothèques et les archives de notre belle planète bleue revendiquent un traité international concernant les exceptions et limitations au droit d’auteur.
Et bien sûr, cette initiative se présente comme le Pew Center découvre que les bibliothèques publiques aux USA sont mieux perçues que le Baseball, le Congrès… et la tarte aux pommes !
Canada Droit d'auteur Revendication Utilisation équitable
Engagez-vous qu'ils disaient !
Olivier Charbonneau 2013-12-18
Le groupe Open Media International (de Vancouver) lance une campagne (en anglais uniquement) d’une réforme citoyenne du droit d’auteur. Ludique et virale, l’initiative se veut une invitation à l’action pour l’évolution du droit d’auteur.
J’ai répondu aux questions et il faut dire que cette initiative m’a fait sourire. Depuis plus de 10 ans que je suis la question du droit d’auteur et il n’est pas évident de présenter des points complexes, voire obscures, de droit et de leur donner un contexte suffisant pour le commun des mortels. J’ai bien peur que cette initiative – un simple quizz en réalité – n’atteigne pas son objectif de médiation. Je suis soucieux que les préjugés populaires ne teintent cette action.
Ceci dit, je n’ai pas vu d’initiative populaire autour du droit d’auteur depuis le Fair copyright for Canada de Michael Geist il y a quelques années… donc, ça vaut quand même un coup d’oeil.
Canada Jugement
Liens d'un jugement de la Cour suprême
Olivier Charbonneau 2013-12-06
Il y a de ces moments où l’on se demande : « tiens, je me demande ce que l’excellente équipe de CanLII / LexUM ont fait de bon ces derniers temps ? » Comme réponse, rien de mieux qu’une image :
Cette image provient de l‘outil de visualisation des citations entre les jugements de la Cour suprême, ici, 3 «niveaux» de citations depuis le jugement CCH Canadienne Ltée c. Barreau du Haut-Canada de 2004.
Il est possible de voir comment les jugements s’imbriquent les uns dans les autres, et comment un jugement peut influencer les autres.
Wow ! Vraiment cool ! Bravo… Un bel exemple d’explorer les nouvelles technologies pour visualiser un corpus d’importance pour la société.
Bibliothèque nationale BL Droit d'auteur Europe Exceptions au droit d'auteur Livre et édition Préservation Réforme Utilisation équitable
L'Europe consulte, numérise
Olivier Charbonneau 2013-12-06
La Commission européenne a lancé hier une ronde de consultations pour la réforme du droit d’auteur de son « marché intérieur » – visant surtout à récolter des commentaires sur la Communication sur le contenu dans le marché unique numérique (IP/12/1394).
Au menu, selon le communiqué de presse, la consultation s’oriente autour de la territorialité dans le marché intérieur, l’harmonisation du droit d’auteur, les limites et exceptions au droit d’auteur à l’ère numérique et les moyens d’améliorer l’efficacité et l’efficience des mesures visant à assurer le respect de ce droit, tout en renforçant la légitimité de ces mesures dans le contexte plus large de la réforme du droit d’auteur.
Le document d’une trentaine de pages se présente comme une série de questions afin de récupérer les positions des concernés. Il faut dire que ledit document (format PDF ou MS Word, en anglais uniquement) laisse une large place aux exceptions et limitations au droit d’auteur (p.19-31), dont les questions sont d’importance capitale pour les institutions documentaires.
(Merci à Florence Piron pour le tuyau)
Déjà, le grand patron de la prestigieuse British Library signe une lettre dans le New Statesman invoquant le besoin de flexibilité dans le cadre règlementaire du droit d’auteur.
Cette intervention survient de concert avec l’annonce de la bibliothèque nationale de Norvège qu’elle numérisera TOUT les livres en norvégien (voir aussi ce billet de Fabien Deglise du Devoir). Il est intéressant de noter que les pays scandinaves ont innovés en matière du droit d’auteur en proposant des «licences étendues» où toute oeuvre participe par défaut à un régime de gestion collective.
Ce régime s’oppose à la gestion collective sur nos rives, où le titulaire doit (essentiellement ou inter alia) inscrire son oeuvre au registre. La participation par défaut de la licence étendue facilite grandement le travail de numérisation des institutions.