Collecte de données – Marie-Pierre Bès; Guillaume Favre; Claire Lemercier
Guillaume Favre
Types de collecte: questionnaires sur les relations; questionnaires sociométriques; expérimentation; entretiens: narrations qualifiées; traces de pratique ou sources écries; observations: plus rare?
Exemples:
Héran (1988) sociologue français sur les égoréseaux
ISSP 1986, 2001, 2017 dans « social networks »
Panel ELLIPSS – capital social des individus
Grossetti (2005, 2007) dans social networks – avec générateurs de noms (champs pré-populés avec options de type à choix multiples)
American Global Social Survey de McPherson et al en 2006
Résultats controversés (Fisher 2009, Wang…….
Marie Pierre Bès
Classes d’informations ou de questionnaires ou d’approches théoriques
Générateurs de noms (champs pré-populés avec options de type à choix multiples)
Interprétateurs de noms: aller chercher des propriété/attributs des participants (genre, âge…)
Grossetti, M. (2011). Les narrations quantifiées: Une méthode mixte pour étudier des processus sociaux. Terrains & travaux, 19,(2), 161-182. https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2011-2-page-161.htm.
Claire Lemercier
Utilisation des « traces » comme source. Les traces peuvent être des documents (d’archive, images, vidéos, etc.), des médias sociaux, …
Idée: extraire les juris de thèse à partir de la page de couverture <- travail à faire ->
Le potentiel est infini quand on explore les sources: à condition d’être spécifique sur les relations ou types de liens que nous allons explorer (parfois, être exhaustif étourdit et distrait)
Coda: quelle population étudier: toujours se demander à propos de quoi on veut et on a les moyens d’être systématique
Analyser un système urbain à partir de son réseau viaire et de son réseau parcellaire – Claire Lagesse & Cécile Rivals
Claire: Morphologies des villes – extraire le réseau de rues – sommets aux intersections – rues les arcs
Cécile: parcelles de terres (arpenteurs) – relations mitoyennes sont les arcs et les parcelles sont les noeuds
Claire: univers de la théorie des graphes: regarder les relations des réseaux des voies et des parcelles
Cécile: exemple des sources historiques : plan et registre fiscal du 18e et 19e siècle – avant, on perd les plans mais on a les Compoix et les Terriers – registres fonciers où l’on peut obtenir les réseaux parcellaires.
Représentation des sources historiques dans une base de données – reconstitution de cartes à la main (travail de moine)
Registres fiscaux: base de données Tercomp : matrice d’adjacence des parcelles: graphe d’adjascence des parcelles: comparer pour ….. [trop rapide]
Analyse de corpus de décisions juridiques : quel apport de la science des réseaux ? – Fabien Tarissan
Création du Cour pénale internationale (CPI) en 2002 et premier jugement en 2012. Masse importante de documents; procédures longues et complexes; chaînes de décisions techniques; pas de recueil de jurisprudence.
Réseau dirigé; acyclique; statique; biparti (articles de loi et jugements)
Questions de la science du réseau: quelle place pour les réseaux juridiques; interprétation des métriques habituelles; nouveau schémas relations/modèles; structure biparties et unimodal
Juridiques, entre autre: modèles droit civil et common law
Analyse statique
Distribution des degrés
Pour l’interprétation des impacts juridiques, voir:
Évolution de l’importance au cours du temps (CJUE)
Comment tenir compte du temps?
Graphe orienté acyclique (CAG)
Temps versus degré: les décisions récentes ont moins d’occasion d’être citées; les décisions importantes continuent d’être citées au cours du temps
Deux variations proposées:
Au lieu du degré entrant on regarde le degré relatif: relie le nombre de citations au nombre de citations possibles; valeur entre 1 et 0
Longévité: distance temporelle moyenne séparant deux décisions
Quand on regarde le degré relatif: on constate des décisions que les juristes n’ont pas nécessairement relevé mais pertinente pour le cas
Longévité moyenne: les décision procédurale importante qui n’est pas commentée par les juristes
AUTRE ÉTUDE
Est-ce que la citation reflète l’importance réelle; est-ce que les métriques réseaux……… [trop vite]
Exploiter les structures uni- et biparties
Inférer le contenu d’une décision: comment identifier les décisions dont la citation d’un article de loi ne concerne pas la cause principale?
Regarder le sous-graphe de l’égoréseau dirigé autour de la décision cible pour identifier les articles cités par les décision subséquentes. Définir le profil d’un jugement
Mesurer la polyvalence: cristalliser un raisonnement juridique particulier plutôt que son « sujet » en droit ou son domaine juridique == regarder aussi les PARAGRAPHES importants, polyvalents en plus des jugements
Formes des réseaux personnels sur Facebook – Raphaël Charbier
Application AlgoPol
Les 30 graphlets de taille 5 ou moins sans îlots – la couleur représente la centralité des petits réseaux – analyse de l’émergence de ces structures dans l’égoportrait d’un réseau d’ami d’un participant à une étude de ses données d’amis sur Facebook, associé à la CNIL.
Discussion sur les perspectives épistémologiques et herméneutiques des participants de la matinée.
Atelier de l’après-midi: Gephi, Cytoscape, R
Gephy – Fabien Tarissan
Importer les données; aller dans Layout et choisir l’algorithme de visualisation « ForceAtlas2 » – jouer avec les paramètres
Demander la distribution des degrés sous Statistics > Network overview ; aussi Betweenness, Eccentricity Distribution
À chaque fois que l’on demande des données à Gephy via ce menu, le logiciel ajoute des colonnes de données à la Data Table (table de données sur les noeuds et sur les liens)
Ensuite, export table en CSV
Comment importer les données? File > Open. Mais, il faut préparer le fichier avant. Le plus simple, c’est une liste de liens (deux sommets liés). Ceci dit, le graph résultant n’aura pas beaucoup de détail.
John Scott, 2012, Social Network Analysis: A Handbook, Sage, p.12
Freeman, Development of Social Network Analysis: a Study in the Sociology of Science, Empirical Press, 2004, p.131
Moreno, Who Shall Survive, 1934
John Barnes, Classes sociales et réseaux dans une Île de Norvège, Réseaux, 2013 [1954], p.217 : pour une distinction terminologique entre web et réseau, « tisser » et réseau social, réseau informel, points reliés par des lignes
S. Milgram, 1967, « the small world problem » Psychology Today, 1, pp. 62-67
Merklé, Sociologie des réseaux sociaux, Paris, La Découverte
Bertrand Jouve – Introduction à l’analyse des réseaux complexes
« Ce que j’ai envie de faire » « comme matheu » : s’attacher à comprendre la structure et sa dynamique, en mesurant, en construisant des modèles qui les reproduisent: variables pertinentes, dépendances…
1. Introduction
Mathématicien et physicien: apportent des outils différents
Math sont moyens pour simplifier un problème avec des outils génériques: approche formelle suppose des hypothèses même bien cachées derrière des équations
Un système complexe est constitué de nombreuses entités dont les interactions conduisent à l’apparition d’un comportement global dit « émergeant » qui peut être expliqué en considérant uniquement les propriétés individuelles de ses constituants. Nécessité d’identifier: des interactions multi-échelles, des boucles de rétroaction, des bifurcations, des phénomènes en cascade.
Par ailleurs,
Réseau complexe: système complexe dont les interactions interindividuelles sont dyadiques
Et
Réseau social (complexe) : réseau complexe dont les interactions sont régies par des liens sociaux
(Green & Sadedin, 2014)
(Alan Kirman)
Les SHS [sciences humaines et sociales], SDV [science de la vie], SPI [sciences pour ingénieurs] abordent différemment le traitement de la complexité ; l’objectif doit maintenant être de construire la continuité des concepts, méthodes et outils sur des objets partagés.
L’objet est de comprendre les logiques qui sous-tendent la dynamique du réseau et d’en construire un modèle simplifié
Que doit-on disposer pour étudier un réseau cokmplexe
Identifier et décrire l’hétérogénéité des noeuds (sommets, vertex)
Identifier et décrire la diversité des interactions entre les noeuds
Analyser la structure du réseau et identifier les échelles perfinentes
Caractériser la dynamique et les logiques qui la sous-tend
(3) et (4) sont fortement liés: la structure des interactions entre les individus est une contrainte importante sur la dynamique et donc l’existence de comportement émergents du système. (épidémies)
2. Réseaux complexes
Ce qui nous intéresse c’est quand la structure globale d’un réseau observé s’écarte d’une structure « classique » , appelé modèle nul
Un modèle nul est un ensemble de graphes qui ont le même nombre de sommets que le graphe étudié et qui conservent un certain nombre de caractéristiques locales (degré, clustering, …)
Il faut donc être capable de produire des graphes avec ces propriétés voulues
et de les comparer au graphe initial (en général, on vérifie seulement si la propriété globale est conservée)
Donc, on se trouve à générer une multitude de graphes ayant les mêmes propriétés pour les sommets afin de voir si notre graphe est « surprenant » ou non. Il s’agit de
« modèles de référence » ou graphes élémentaires:
réseau réguliers; graph Erdos-Rényi (nombre de sommets fixés, les arêtes sont tirées indépendamment suivant une loi uniforme de paramètre p) dans ce cas, on obtient une distribution des probabilités des degrés.
The configuraiton model: nombre de sommets fixés, distribution de degrés fixés [Fosdick, 2018, SIAM]
3. Des modèles statistiques des réseaux sociaux
En fixant de plu en plus de contraintes sur les modèles nuls, on va in fine basculer dans une autre logique qui est de chercher un modèle statistique générique qui explique assez bien l’observation qu’on a. On s’intéresse au codage, dans le modèle, de configuration récurrentes (ie. dépendances dans des données relationnelles)
[il saute le reste de la partie 3 et blitz la partie 4]
On fouille pour trouver ce qu’on cherche – La data Science doit servir la science (des concepts).
Atelier 1 – Claire Lemercier
Format du fichier « classique » en réseau: entité 1 + entité 2 + lien + source
Deux inspirations:
réfléchir aux classes distinctes d’entités au-delà du classique personne, place, temps, objet. Pour mes recherches, je crois que les liens sémantiques en droit sont très pertinents
explorer et chercher le moment « woah hoo » donc, viser l’itération d’hypothèses ou de versions de réseaux sans trop s’embêter avec la conceptualisation théorique de l’approche. Peut-être une approche inductive en amont.
Suggestions de lecture personnelles par Claire pour l’idée de l’analyse en réseau du droit :
Données par tabulation: base bibliographique Web of Science tout est payant, sauf si votre institution est abonné; limite de 500 notices à la fois; téléchargement et utilisation de la fonction de « text to columns » de votre tableur préféré; utiliser l’outil Voyant Tools pour traiter rapidement le corpus rapidement.
Données structurées JSON, outil http://www.altmetric.com : permet de générer certaines de mesures de popularité pour un article scientifique selon une certaine quantité de sources de données; permet d’interroger le système via l’API selon le DOI d’un article; utilisation de « ./jq » pour interroger l’arbre JSON pour les données que l’on désire dans le schéma
« Web scraping » (sic) ou moissonnage ou aspirateur de site web. Structure des pages: Document Object Model; idée: demander à archive.org d’indexer une page web pour avoir un permalien afin de publier celui-ci comme source dans une bibliographie d’un article; visualisation des chercheurs dans un labo de recherche oeuvrant dans divers thèmes et axes avec Gephi
Je donne deux présentations sur le droit d’auteur demain dans la belle région de la Sagamie, l’une sur les jeux vidéo et l’autre sur l’enseignement à distance. Voici les fichiers et les résumés de celles-ci:
9h00 : Les jeux vidéo dans l’étau du droit d’auteur
90 minutes suivi d’une période de questions (optionnelle) de 60 minutes
De tous les régimes juridiques applicables à l’industrie des jeux vidéo, le droit d’auteur représente à la fois un outil indispensable et un écueil éventuel à la pleine réalisation du potentiel des technologies numériques. D’un côté, il s’agit d’un régime où sont édictés les droits économiques autour desquels se greffent les marchés qui font voyager les œuvres numériques protégées. De l’autre, certains se heurtent aux droits qui freinent leur créativité, sans oublier ces titans numériques qui imposent leur pratiques par des contrats inflexibles. Afin d’outiller les étudiantes et étudiants en jeux vidéo à s’approprier le droit d’auteur, nous proposons de déconstruire le jeu vidéo comme objet communicationnel afin de mieux saisir comment chacune de ses parties constituantes tombent sous l’emprise du droit. Nous guidant par quelques jugements récents, nous exposerons également ce à quoi peuvent s’attendre des futurs diplômés lançant un studio ou intégrant une entreprise existante. Pour tout dire, nous offrons un tour guidé du droit d’auteur pour le contexte précis des jeux vidéo.
14h00 : Les cours en ligne sous la loupe du droit d’auteur
90 minutes suivi d’une période de questions (optionnelle) de 60 minutes
Le droit d’auteur, pris dans le maelström numérique d’une réforme perpétuelle et de pratiques commerciales et technologiques en mutation, exacerbe les tensions entre les acteurs des marchés d’information, de savoir et de culture. D’une part, le droit d’auteur semble être noyé au Canada et aux États-Unis par le rôle réservé par le législateur et les tribunaux aux exceptions accordées dans le contexte l’enseignement. D’autre part, ces institutions, telles que les universités et leurs bibliothèques, désirent naviguer les environnements numériques grâce à leurs budgets d’acquisition afin de négocier des accès à des corpus d’œuvres. Suite à une présentation des dispositions édictées par la Loi sur le droit d’auteur au Canada, nous discuterons d’une approche professionnelle que nous avons développé au cours de notre pratique à l’Université Concordia. Cette approche permet de contextualiser les questions en droit d’auteur qui surviennent dans le contexte de l’enseignement à distance et propose un cadre de gouvernance de celles-ci dans le contexte universitaire québécois.
Note biographique :
Olivier Charbonneau est bibliothécaire et chercheur à l’Université Concordia, où il est membre du centre de recherche TAG (Technoculture Art and Games). Il s’intéresse aux questions du droit d’auteur dans divers contextes, dont ceux du libre accès et des jeux vidéo. Il est docteur en droit depuis 2017 (Faculté de droit de l’Université de Montréal), où il a comparé les pratiques commerciales des éditeurs scientifiques aux exceptions en droit d’auteur des bibliothèques universitaires. Il est impliqué dans la vie associative du milieu des bibliothèques et de la culture depuis le dernier millénaire. Il détient deux maîtrises de l’Université de Montréal, une en science de l’information et une en droit, ainsi qu’un baccalauréat en commerce de l’Université McGill. Il tient un carnet de recherche depuis 2005 à www.culturelibre.ca et un carnet de travail en anglais depuis 2011 à OutFind.ca.
Caroline Bassett a présenté la conférence d’ouverture de la dernière journée de #DHN.
Elle approche les humanités numériques par la perspective des « media studies » et, tout particulièrement, sa propre expérience de la culture indigeste – à ses yeux – de la culture « pre-hippie » des laboratoires d’Apple Computers lors d’une visite à titre de journaliste scientifique (ses mots, à peu près: « indigestibility of pre-hippie tech culture of apple labs »). De plus, l’information oublie (« information is forgetful ») – puisque l’industrie nous revend à perpétuité ce qui est nouveau.
Sous le thème de l’utopie technologique et de ses promesses, et, surtout, Bassett se distance des approches pessimistes de Adorno et Bleach, qui précisent que la technologie déçoit invariablement puisqu’elle s’articule à l’extérieur du cadre de notre propre espace temps (analogie du voyage). Bassett désire explorer une relation plus tenue entre la technologies et l’utopie – essentiellement afin de permettre l’émergence de plusieurs utopies.
Bassett identifie trois époques d’utopies dans l’ère contemporaine de l’information.
I. « Freedom claims 1984 »
Citant le moment charnière de la diffusion de la publicité de Apple computers en 1984, Bassett identifie un nouveau chapitre dans la manière de réfléchir à l’information.
II. 1990 et le boom d’Internet
Citant spécifiquement la couverture de Wired Magazine qui présente Pain, the théoricien britannique du 19e siècle, et qui identifie Marshall Mcluhan comme son apôtre, Bassett repasse certains moments de la découverte du cyberespace (vous souvenez-vous de la déclaration d’indépendance de J. C. Barlow?). Bassett propose deux visions de l’utopie à cette époque.
1. Utopie vue selon Wired Magazine et Sillicon Valley: la foi inébranlable (fataliste) envers la technologie et les marchés… et espérant vivre la singularité.
2. Un pessimisme assumé de l’Europe, que Bassett nuance grâce à Eagleton. Ce dernier distingue entre l’esport et l’optimisme, un espace qui permet d’entrevoir le futur. L’espoir embrasse l’incertitude radicale tandis que l’optimisme évoque la certitude du progrès (approche lié à Walter Benjamin). La vision de Eaglon, sans être pessimiste, permet une critique du progrès.
Les natifs du numérique vivent un désillusionnement envers le numérique en partie lié à l’échec de cet optimisme, espoir et foi…
III. Aujourd’hui: l’anti-informatique (anti-computing)
« Que s’est-il passé à l’utopie? » demande Bassett. Nous sommes un peu déçu. L’école anti-utopique identifie l’emphase de notre société pour le contrôle, la sécurité, la satisfaction au lieu des plans normatif des humanités… nous sommes dans une société utilitariste à la Bentham. Les alternatives sont l’accélérationisme, qui positionne la rapidité croissante à une utopie par incréments, ou une vision de l’utopie reformée par l’espoir comme réponse à la dystopie apocalyptique.
Conclusion: anti-cologie ou, est-ce que l’utopie nous a coûté la terre?
Historiquement, surtout du point de vue de l’hégémonie de l’ouest politique, l’utopie est liée au vol de terres et au positivisme qui s’arrogent le temps et l’espace. Bassett cite Bruno Latour qui a déjà appelé à délaisser la mondialisation techno-économique ainsi que le nationalisme pour favoriser une nouvelle vision de « soins ». Barrett cite aussi la figure du Cyborg de Donna Harroway, surtout l’idée qu’il y a de la joie dans l’infidélité et que l’homme et l’outil ne font pas l’histoire humaine. Si Harroway précise qu’il faut être dans le trouble (stay in trouble), Basset dit: faites le trouble (make trouble).
J’ai l’énorme plaisir de participer à la Digital Humanities in Nordic Countries Conference à Helsinki cette semaine. J’y présente demain (jeudi après-midi) ma thèse doctorale, financée en partie par la Foundation Knight. Les thèmes de cette troisième version de cet événement sont: « cultural heritage; history; games; future; open science. »
Suivez la conférence sur Twitter grâce au mot-clic #DHN2018.
La conférence a été précédée par un séminaire sur l’utilisation d’outils de traduction simultanée dans le processus créatif. J’y reviendrai peut-être…
Je désire offrir mes notes de la communication d’ouverture du professeur Alan Liu, portant les protocoles de travail ouverts et reproductibles en humanités numériques. Il divise sa présentation en trois parties: la vue au rez-de-chaussée ; la vue à la cime des montagnes et la vue stratosphérique. Trois points de vue du même phénomène pour mieux saisir les défis à saisir.
Avant tout, Liu définit les humanités en citant la loi habilitante du National Endowment for the Humanities aux USA (National Foundation for the Arts and the Humanities Act, 1965). En réalité, il articule « humanities » en cinq vecteurs théoriques: les humanities au sens classique platonique de la rhétorique, de la logique et de la grammaire; des social sciences; des science (au sens de STEM; et des creative & performing arts. Ces cinq vecteurs définissent les forces à l’oeuvre pour les humanités numériques. Il indique que les humanités sont essentielles dans le concert des disciplines intellectuelles, il collabore à l’initiative 4humanities.org pour en faire la promotion.
I. Vue du rez-de-chaussée
Prof. Liu présente son projet qui emploie l’outil DFR Browser pour son projet WhatEveryone1Says. Afin de proposer une méthode qui est ouverte et reproductible, Liu propose deux étapes, suivant cette structure:
A. Un système de gestion du cycle de vie virtuel (virtual workflow manager)
Utilisant un « Jupyter » notebook comme outil, l’équipe de Liu peut moissonner (scrape), gérer la provenance et le cycle de travail (workflow), les processus analytiques (analytical processes of topic modelling and word embedding), et l’interprétation. Sans le dévoilement de ces éléments, les humanités numériques ne peuvent espérer devenir une science ouverte et reproductibles.
B. Provenance
L’équipe de prof. Liu utilise des bibliothèques JSON pour l’identification du corpus et la confection de notes d’accès, les points de données (data nodes along the wy: raw data, processed data, scripts). Le tout est consigné dans une base de donnée MongoDB.
II. Vue à la cime des montagnes
Dans ce cas, il est essentiel pour un cycle de travail ouvert de se formaliser. Liu utilise « Wings » qui est une ontologie OWL. Il mentionne aussi le protocole W3C PROV (PROV-O; PROV-datamodel; PROV-OWL).
J’ai posé la dernière quesiton à prof. Liu, à propos du rôle des bibliothèques et des bibliothécaire dans son « nouveau modèle » des humanités. Il précise que nous devons déconstruire le cycle de vie d’un projet pour identifier tous les microdocuments générés. Il faut aussi analyser les environnements numériques de travail: ceux de développement, de production, d’infonuagique. Il faut aussi bâtir des dépôts institutionnels et des dépôts de code informatique.
Ma présentation au colloque sur le libre accès de la Chaire de recherche interuniversitaires sur les humanités numériques, intitulée Copibec ou la vie sauvage aujourd’hui fut captée et est disponible ici:
La date de ma soutenance doctorale est le 15 septembre 2017 à 13h30 au local A-3464 (Faculté de droit, Université de Montréal). Son titre est:
Émergence de normes dans les systèmes économiques et sociaux d’oeuvres numériques protégées par droit d’auteur
Mon jury est composé des professeurs suivants:
Professeur Vincent Gautrais, Université de Montréal, président-rapporteur
Professeur Pierre Trudel, Université de Montréal, directeur de recherche
Professeure Pascale Chapdelaine, Université de Windsor, examinatrice externe
Professeure Marie Demoulin, Université de Montréal, membre du jury
Professeur Nicolas Vermeys, Université de Montréal, membre du jury
Voici le sommaire:
Pris dans le maelström des révolutions technologiques, de la mondialisation et des revendications de divers groupes sociaux, le droit d’auteur édicte tant bien que mal les dispositions qui règlementent les
systèmes économiques et sociaux où transitent les oeuvres protégées. Notre thèse a comme objectif principal de repérer les normes qui émergent des pratiques de développement des collections numériques par les bibliothèques. Un but accessoire consiste à théoriser sur la « frontière » qui sépare le recours aux licences et le recours aux exceptions du droit d’auteur, tel que l’utilisation équitable. Nous articulons notre cadre
conceptuel et analytique autour de la perspective des utilisateurs d’oeuvres numériques protégées par le droit d’auteur.
La première partie de notre thèse traite de notre objet d’étude : l’oeuvre numérique protégée par droit d’auteur. Nous employons l’analyse économique du droit pour articuler deux axiomes intrinsèquement liés à la nature de l’oeuvre. D’une part, l’oeuvre oscille naturellement entre la nature économique d’un droit de propriété, un bien privé, et la conception utilitariste qui se comprend mieux par les biens publics. Nous nommons cette réalité le paradoxe quantique de l’oeuvre. De l’autre, l’oeuvre change d’un état à l’autre grâce à une multitude d’institutions ou moyens édictés par le droit d’auteur, par exemple : les concessions, les limitations et les exceptions. Si nous ordonnons ces dispositions sur une droite formée par le niveau de risque engendré par chaque utilisation, nous obtenons ce que nous nommons le continuum du consentement, où le risque est inversement proportionnel au consentement du titulaire.
La seconde partie de cette thèse considère les sujets de droit : les agents des systèmes sociaux qui utilisent des oeuvres numériques protégées par le droit d’auteur. Nous étoffons notre cadre conceptuel autour des théories sociologiques du droit, afin d’articuler comment les systèmes sociaux peuvent générer des normes. Pour ce faire, nous puisons dans les nouvelles théories du droit en réseau, de la gestion des risques et de l’internormativité contractuelle. Nous proposons un cadre d’analyse socioéconomique, où se juxtaposent les objets de droit et les sujets de droit. Nous opérationnalisons ce cadre en combinant les éléments de notremodèle dans une matrice oeuvres-utilisateurs où chaque cellule constitue un cadre juridique précis.
La troisième et dernière partie de notre thèse concerne le cadre juridique qui émerge d’un système social particulier, celui des bibliothèques universitaires agissant en réseau grâce à des consortiums d’acquisition.
Nous employons les développements récents en mécanisation et informatisation des rapports contractuels pour analyser le contenu normatif d’une classe de licences d’accès à des oeuvres numériques protégées par droit d’auteur. Les métadonnées représentent le contenu normatif desdites licences et les données d’instances offrent l’occasion d’effectuer des analyses statistiques pour confirmer l’émergence de normes.
Nous concluons que les activités qui mènent à la formation d’ententes d’accès au sein des bibliothèques universitaires au Québec permettent l’émergence de normes dans les systèmes socioéconomiques des oeuvres numériques protégées par le droit d’auteur. Par ailleurs, nous confirmons que ces ententes portent sur des utilisations visées par plusieurs régimes juridiques édictant des exceptions aux droits d’auteur. Nous croyons qu’il s’agit d’un exemple où les institutions emploient des moyens économiques et sociaux pour dépasser le simple cadre juridique édicté par le droit d’auteur et qui vise l’établissement d’un ordre basé sur un contrat social lié à la mission des bibliothèques.
Je diffuserai ma thèse par Internet suite à ma soutenance.