Journée mondiale de la liberté de la presse
Voici le message du Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura,
Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai 2006).
Ces pages furent créées dans le passé et je ne veux ni les diffuser, ni les effacer.
Voici le message du Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura,
Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai 2006).
Un collègue se questionnait quant aux tensions éventuelle entre les éditeurs et les bibliothèques dans l’offre numérique. Son analyse se base sur les traveaux de Chris Anderson, qui lancera un livre intitulé « The Long Tail : the Future of business is less of more » – d’ailleurs, une présentation est disponible sur le site du Book industry Study Group.
La théorie de Chris Anderson est intéressante, d’autant plus qu’elle confirme que l’information numérique est réellement un « bien public » pur, au sens de la théorie économique (non-rival, non-amorti). L’auteur prétend que dans le monde digital, la culture de la marge génère une partie intéressante des revenus de détaillants virtuels. Dans le monde physique, on s’attend à ce que 20% des titres génèrent 80% des revenus, les méga-succès mènent le bal. En-ligne, cette équation ne fonctionne plus puisque les e-détaillants (comme Amazon) obtiennent une proportion impressionnante de leurs revenus de titres peu populaires. Dit autrement, au lieu de vendre beaucoup de copies de quelques titres très populaires, les e-détaillants culturels vendent très peu de copies d’une énorme quantité de titres impopulaires. Mais je me questionne quant à votre affirmation que les impressions sur demande ainsi que les librairies en-ligne vont créer des tensions avec les bibliothèques.
Dans le « monde papier », les rôles des intervenants de la chaîne de distribution du livre étaient très clair (auteur, éditeur, diffuseur, libraire, consommateur-bibliothèque). Suivant la théorie d’Anderson, il ne serait pas trop exagéré de dire que le libraire offrait les titres à succès et les nouveautés tandis que la bibliothèques tentait d’approximer le « long tail » du marché, en offant des titres plus obscurs (du moins, dans un contexte universitaire). L’impératif économique du libraire face au besoin d’information des usagers de bibliothèques. L’équilibre des rôles s’est atteint tranquillement, mais le monde numérique est venu brouiller les cartes. Comment entrevoir le prochain équilibre entre les agents ? Y aura-t-il réellement une tension entre les agents économiques du marché ?
Ayant assisté au Symposium sur le droit d’auteur de l’Union internationale des éditeurs la semaine passée, je peux vous affirmer que ce corps professionnel n’a pas encore trouvé de vision commune quant aux possibilités du numérique. Le « modèle d’affaire » souvent évoqué consistait à vendre une copie numérique à un seul usager et d’éliminer les possibilités de partage (P2P) grâce à des mesures de protection technologique (TPMs). À l’instar du monde de la musique, le consommateur ne veut pas de technologies propriétaires. Ce modèle d’affaire est voué à l’échec et les éditeurs le savent, mais ils n’ont pas trouvé d’alternative.
Voilà le rôle des bibliothèques. À la base, les bibliothèques sont des regroupements, des syndicats, des unions de consommateurs de culture ou d’information (c’est selon). Comme bibliothécaire, je suis un agent économique qui travaille au profit de ma communauté. Mon institution m’octroie des fonds en conséquence. Ainsi est créé un marché d’information, un marché consolidé où le professionnel de l’information tente de négocier des économies d’échelle pour ses membres (ou usagers). L’environnement technologique a changé, mais le rôle est le même. Les bibliothèques seront un agent de choix dans le marché pour la culture/information numérique au 21e siècle.
Sceptiques, êtes-vous ? Depuis 2003/2004, les bibliothèques universitaires canadiennes allouent plus de fonds pour l’accès à de la documentation en-ligne que sur support papier. Les initiatives de livrels sont timides, mais je vous gage qu’il y a beaucoup plus d’argent institutionnel dépensé dans ce marché que d’argent d’individus. Du point de vue de l’efficacité économique et technologique de l’offre de service, il est plus simple pour un éditeur de signer une licence globale pour tous les membre de la communauté universitaire/municipale via la bibliothèque (et d’inclure des clauses contractuelles intelligentes concernant les usages et le droit d’auteur) que de courrir après chaque étudiant-e-s/citoyen-ne-s et d’imposer le respect des licences. C’est le message que j’ai lancé aux éditeurs lors d’une période de questions particulièrement houleuse quant à l’offre de service numérique.
Donc, nous avons un nouvel équilibre à négocier, mais il y a un moyen d’éviter le paradigme des tensions (même si, par ailleurs, les bibliothèques poussent pour des projets d’accès libre à la science). Nous avons des budgets, nos valeurs professionnelles sont en lien avec le droit d’auteur et nous sommes un vecteur de formation des clientèles. Selon moi, les bibliothécaires doivent absolument comprendre leur (notre) rôle et comment l’articuler dans le monde numérique, au profit de nos usagers et d’un marché de l’information sain. Le besoin d’un dialogue professionnel de fond est plus que critique…
Selon leur page web, Citoyen-ne-s pour un Accès Libre à l’Information et aux Données Civiques est une initiative citoyenne :
fondée sur la conviction qu’un accès libre et gratuit à l’information et aux données civiques dans des formats ouverts est une nécessité pour les citoyennes et citoyens du Canada.
Le but est de favoriser le processus démocratique en libérant les données du gouvernement. Le groupe porpose un wiki d’information ainsi qu’une liste de dicsussion.
Selon un collègue à l’University of British Columbia, Google vient de lancer des fonctionnalités de gestion bibliographiques pour ses usagers. Via l’écran de gestion des préférences de Google Scholar, un usager peut configurer Google pour exporter de l’information vers des logiciels de gestion bibliographique, comme RefWorks.
Par ailleurs, Google Scholar offre des services pour les bibliothèques, afin d’incorporer les informations à propos de leurs collections dans cet engin de recherche des plus populaires.
Le site Educause prose une entrevue en anglais de 22 minutes avec Heather Joseph, directrice exécutive de SPARC, (Scholarly Publishing and Academic Resources Coalition). Educause est une association sans but lucratif au profit d’une utilisation intelligente des technologies de l’information pour l’éducation.
Tel que raporté le mois passé, Statistique Canada a fait l’annonce que 150 publications électroniques sont maintenant en accès libre. Avant de se réjouir, il faut préciser que :
Statistique Canada continuera d’exiger des frais pour les versions imprimées des publications ainsi que pour d’autres produits et services électroniques tels que les CD-ROM, les tableaux de données spécialisés, les extractions personnalisées de données de CANSIM et la base de données du commerce international de marchandises du Canada.
Célébrons donc ce début, mais espérons que les autres systèmes seront « libérés » bientôt…
Un nouveau mémoire de l’Association des bibliothèques de recherche du Canada traite de la réforme du droit d’auteur pour les étudiant-e-s ayant des déficiences visuelles (en anglais).
Comme quoi les chercheurs du libre épousent leurs philosophies, leurs monographies sont généralement disponibles en plein texte dans Internet. En voici deux autres, incontournables et en français en plus :
En premier lieu, Yochai Benkler nous propose son plus récent livre intitulé The Wealth of Networks. D’aucuns verront un clin d’oeil à l’essai centenaire d’Adam Smith, The Wealth of Nations, fondateur pour la théorie économique contemporaine. Il a d’ailleurs été interviewé par le site IP Watch. Voici le lien vers la version sous licence Creative Commons :
Ensuite, soulignons l’oeuvre de Erik von Hippel qui traite de la création citoyenne. Voici le lien vers la version sous Creative Commons :
À l’instar de sa position en faveur du multilinguisme et l’accès universel au cyberespace en 2003, l’UNESCO s’est également prononcé en 2004 sur l’information gouvernementale du domaine public. Voici d’ailleurs sa position en texte intégrale :